"Dans le combat immémorial de l'épée et de la cuirasse, c'est l'épée qui a l'avantage, c'est les drones qui aujourd'hui l'emportent sur la défense", a tranché le patron de l'armée de Terre.

Pierre Schill à Beynes, le 6 mai 2025. ( AFP / LUDOVIC MARIN )
"La défense exclusivement par le mur est vouée à l'échec", a estimé jeudi 16 octobre le chef d'état-major de l'armée de Terre française, Pierre Schill, estimant que ce projet pharaonique proposé par la Commission européenne pour faire face aux incrusions aériennes russes doit démontrer sa "pertinence".
L'Initiative européenne pour les drones (Eddi) a le mérite de montrer une "volonté manifeste (des Européens, ndlr) de répondre à des attaques potentielles et des menaces", a jugé le général Pierre Schill devant la presse. Mais "c'est dans les détails et la rapidité du déploiement que se jugera la pertinence de ce sujet" , selon lui: "est-ce que ça va être un mur étanche sur les milliers de kilomètres de frontières de l'Otan ? Est-ce que ça va combiner des moyens de détection et des moyens de destruction dans la profondeur? Est-ce que ce sera concentré sur certains points?".
Plus généralement, "la défense exclusivement par le mur est vouée à l'échec parce qu'elle laisse à l'attaquant l'initiative et elle oblige le défenseur à être fort partout", observe le général Schill.
Il faudra une "combinaison" de moyens
Pour le chef d'état-major, "dans le combat immémorial de l'épée et de la cuirasse, c'est l'épée qui a l'avantage , c'est les drones qui aujourd'hui l'emportent sur la défense. On n'a pas trouvé la martingale contre les drones, c'est une réalité".
La réponse ne sera pas un outil unique mais vraisemblablement une "combinaison" de moyens, comme les lasers, les drones intercepteurs ou encore le brouillage.
Bruxelles souhaite la constitution, dès l'an prochain, d'un système de détection à l'aide de capteurs terrestres ou par satellite, avant de se doter de capacités de traçage et d'interception de drones d'ici à 2027.
Face aux attaques hybrides menées par Moscou, il faut "se montrer suffisamment fort et crédible" pour dissuader , estime encore le général Schill, selon qui il faut "être prêt et le faire savoir".
De février à avril, l'armée française mènera notamment Orion 26, un vaste exercice interarmées incluant des nations alliées, qui constituera pour le chef d'état-major de l'armée de Terre "un signal envoyé à nos adversaires et à nos alliés", afin d'être "redouté" par les premiers, "reconnu" par les seconds.
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