Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Maroc-L'aide s'organise après le séisme, le bilan s'alourdit à plus de 2.100 morts
information fournie par Reuters 10/09/2023 à 21:07

        * 
      Le séisme survenu vendredi soir a fait plus de 2.100 morts
    

        * 
      Des villages de montagne ont été dévastés
    

        * 
      De nombreuses personnes sous les décombres, selon des
habitants
    

        * 
      La France prête à aider, dit Macron
    

  
 (Actualisé tout du long avec nouveau bilan, aides
internationales, précisions)
    par Jihed Abidellaoui et Alexander Cornwell
       MOULAY BRAHIM, Maroc, 10 septembre (Reuters) - Les
rescapés du séisme survenu vendredi soir au Maroc, le plus
puissant dans le pays depuis six décennies, peinaient dimanche à
trouver de l'eau, de la nourriture et un abri alors que les
secouristes poursuivaient leurs recherches d'éventuels
survivants dans des villages reculés des montagnes de l'Atlas.
        Selon les dernières informations communiquées dimanche,
la secousse de magnitude 6,8 a fait 2.122 morts et plus de 2.400
blessés. Il est vraisemblable que ce bilan s'alourdisse
davantage.
  
        
    Quatre Français font partie des victimes
    , a indiqué dans la journée le ministère français des
Affaires étrangères.
  
    De nombreux habitants se préparaient à passer une troisième
nuit dehors, par contrainte ou par choix, à la suite du séisme
qui a provoqué notamment d'importants dégâts à Marrakech, située
à quelques dizaines de kilomètres de l'épicentre.
    L'un des premiers défis pour les secouristes était
d'atteindre les villages les plus affectés dans le Haut Atlas,
une région montagneuse parfois difficile d'accès où de
nombreuses habitations ont été rasées par le tremblement de
terre.
    A Moulay Brahim, village proche de l'épicentre à une
quarantaine de kilomètres au sud de Marrakech, les habitants
racontent avoir fouillé les décombres des maisons à mains nues
pour tenter de trouver des survivants.
        "Nous avons perdu nos maisons et nous avons aussi perdu
des gens, et nous dormons dehors depuis deux jours", a dit l'un
d'eux, Yacine Noumghar, 36 ans. "Pas de nourriture. Pas d'eau.
Nous avons aussi perdu l'électricité", a-t-il poursuivi, disant
n'avoir guère reçu d'aide des autorités jusqu'à présent.
  
        "Nous voulons seulement que notre gouvernement nous
aide", a-t-il dit, relayant une frustration exprimée par
d'autres.
  
        
  
        SOLIDARITÉ
  
        Des habitants de ce village disent avoir obtenu de la
nourriture auprès de parents ou d'amis vivant ailleurs. Du pain,
du fromage et des boissons chaudes ont été distribuées dimanche
matin à la mosquée.
  
        Par la suite, des sacs de denrées alimentaires ont été
livrés par un camion. Cette aide a été mise en place par le
gouvernement et des organisations de la société civile, a
indiqué un représentant local.
  
        Des tentes ont été érigées sur un terrain de football
poussiéreux tandis que des habitants étaient enveloppés dans des
couvertures après avoir passé une nouvelle nuit dehors.
  
        Un homme, qui tentait de récupérer des matelas et des
vêtements dans sa maison dévastée, a dit penser que ses voisins
se trouvaient encore sous les ruines de leur propre logement.
  
        Le gouvernement a déclaré samedi prendre des mesures
d'urgence pour faire face à la situation afin d'intensifier les
opérations de recherche et de secours et de distribuer
nourriture, eau potable, couvertures et tentes.
  
        Au niveau international, l'Espagne a indiqué que 56
officiers et quatre chiens renifleurs étaient arrivés au Maroc
tandis qu'une deuxième équipe composée d'une trentaine de
secouristes était en partance. 
  
        La Grande-Bretagne a dit dimanche avoir déployé 60
secouristes et quatre chiens de recherche, ainsi qu'une équipe
médicale de quatre personnes. Le Qatar a annoncé aussi l'envoi
de secouristes. D'autres pays, dont la Turquie et la France, ont
proposé leur aide.
  
        Alors que les Etats-Unis ont dit avoir dépêché une
petite équipe d'experts en catastrophes naturelles, le président
américain Joe Biden a exprimé sa "tristesse" à propos des pertes
humaines et des dégâts causés par le séisme. 
  
        "Nous nous tenons prêts à fournir toute aide nécessaire
au peuple marocain", a-t-il dit lors d'une conférence de presse
durant une visite au Vietnam.
  
        
  
        LA FRANCE PRÊTE À AIDER, ATTEND LA DEMANDE DU MAROC
  
        Le président français Emmanuel Macron a 
    réitéré
     la proposition d'aide de Paris, soulignant qu'il revenait
désormais aux autorités marocaines d'en faire la demande.
  
        "Nous sommes à disposition et on a fait tout ce qu'on
pouvait faire. A la seconde où cette aide sera demandée, elle
sera déployée", a-t-il dit à l'issue du sommet du G20 en Inde.
  
        Le Maroc a décrété un deuil national de trois jours et
le roi Mohammed VI a réclamé des prières pour les morts ce
dimanche dans toutes les mosquées du pays.
  
        L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que
plus de 300.000 personnes ont été affectées par le séisme.
  
        "Les prochaines 24 à 48 heures seront décisives pour
sauver des vies", a dit Caroline Holt, directrice mondiale des
opérations pour la Fédération internationale des Sociétés de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, dans un communiqué.
  
        Des éboulements près de Moulay Brahim ont en partie
bloqué la route sinueuse reliant Marrakech aux montagnes de
l'Atlas.
    "Il y a encore beaucoup de gens sous les décombres. Les gens
continuent de chercher leurs proches", a dit à Reuters Adini
Moustafa, un habitant des environs d'Asni, en bordure d'une
route jonchée de rochers.
    Le village de Tansghart dans cette même région d'Asni, sur
les flancs d'une vallée où la route en provenance de Marrakech
s'élève vers l'Atlas, est le plus touché des diverses localités
où se sont rendus des journalistes de Reuters.
    De nombreuses maisons, accrochées à la pente, ont été
éventrées. Celles qui tiennent encore debout exhibent souvent
des trous béants dans les murs. Deux minarets se sont effondrés.
    Prostré par terre, Abdellatif Aït Bella, un agriculteur,
peut à peine parler et bouger. Sa tête est bandée après avoir
été heurtée par des débris.
    "Nous n'avons aucune maison où l'emmener et nous n'avons
plus à manger depuis hier", dit sa femme Saïda Bodchich, qui
craint pour l'avenir de sa famille de six maintenant que son
mari, seule source de revenus, est grièvement blessé. "Nous ne
pouvons nous appuyer sur personne d'autre que Dieu."
    Marrakech a aussi subi d'importants dégâts, notamment la
médina, vieille ville très fréquentée par les touristes
étrangers.
    Il s'agit du tremblement de terre le plus meurtrier au Maroc
depuis celui qui a frappé Agadir en 1960, faisant au moins
12.000 morts.

    
 (Reportage Jihed Abidellaoui, Alexander Cornwell et Ahmed
Eljechtimi, avec Abdulhak Balhaki à Marrakech, Jose Joseph à
Bangalore, Adam Makary et Omar Abdel-Razek au Caire, Angus
McDowall à Londres, Graham Keeley à Madrid; version française
Bertrand Boucey, édité par Jean Terzian)
 

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer