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Marché de l'or : malgré la demande en baisse, les banques centrales continuent d'acheter à tour de bras
information fournie par Boursorama avec Media Services 31/10/2023 à 15:04

Entre juillet et septembre, 337 tonnes supplémentaires de métal jaune sont venues garnir les coffres des banques centrales, dont les achats nets sur les neuf premiers mois de l'année s'élèvent désormais à 800 tonnes, d'après des données du Conseil mondial de l'or dévoilées mardi 31 octobre.

(illustration) ( AFP / THOMAS SAMSON )

(illustration) ( AFP / THOMAS SAMSON )

Pris entre un environnement de taux élevés et un dollar américain fort qui diminue le pouvoir d'achat des acheteurs, la demande mondiale d'or a fléchi au troisième trimestre, le métal jaune se trouvant boudé par les investisseurs professionnels comme les particuliers. Malgré ce coup de mou, les banques centrales, portées par les pays émergents, continuent d'accumuler de l'or à un rythme soutenu.

Baisse trompeuse

Dans les chiffres, les achats des banques centrales ont de leur côté baissé de 27% par rapport au troisième trimestre de l'an dernier, à 337,1 tonnes, mais par un effet de comparaison défavorable avec des achats exceptionnels de 459 tonnes à la même période de 2022. Rapporté à l'ensemble de l'année, le rythme d'achat est inédit et laisse entrevoir un exercice 2023 record après une année 2022 déjà au plus haut, rapportent Les Echos .

L'or reste prisé par les banques centrales, en raison de ses "performances en temps de crise, sa réserve de valeur à long terme et le rôle de couverture contre l'inflation ainsi que de diversification efficace des portefeuilles", affirme Louise Street, analyste du World Gold Council, interrogée par l'AFP.

Premier investisseur, Pékin arrive en tête des principaux instituts à l'achat (+78 tonnes). La Chine est suivie par la Pologne (+57 tonnes) et par la Turquie (+39 tonnes). "C'est un mouvement général parmi les banques centrales", indique Krishan Gopaul, analyste senior au Conseil mondial de l'or, cité par Les Echos . Ce ne sont pas des achats localisés". Mais en dehors de Singapour (+4 tonnes), il s'agit avant tout d'institutions des pays émergents, juge le spécialiste.

Selon le rapport trimestriel du Conseil mondial de l'or (CMO) publié mardi 31 octobre, la demande d'or pour la période s'est établie à 1.147 tonnes, en baisse de 6% en glissement annuel. En Chine, mais aussi dans d'autres pays comme le Japon ou la Turquie, les prix locaux de l'or ont grimpé en raison de la faiblesse de la devise locale par rapport au dollar américain, note le CMO.

L'or est reconnu comme une valeur refuge, se comportant bien en période de crise, en conservant sa valeur face à une inflation élevée. Mais "cette inflation élevée a eu des conséquences réelles sur le coût de la vie, limitant le budget de nombreuses personnes. Et ce d’autant plus que les taux d’intérêt augmentent", explique Louise Street.

"Les épisodes de risques accrus et de tensions géopolitiques ont tendance à soutenir l'or", poursuit l'analyste - plus récemment, la guerre entre Israël et le Hamas a ainsi dopé la demande pour l'or, dont le prix de l'once a grimpé de près de 8% sur le mois d'octobre. Mais au troisième trimestre, dans le secteur de la bijouterie, la demande d'or avait légèrement baissé (de 2% en glissement annuel), à 516,2 tonnes.

"Le contexte de prix élevés de l'or et d'incertitude économique a été un facteur clé de la baisse", note dans son rapport le CMO. La faiblesse de la demande de bijoux en or en Chine (-6%) a compensé le rebond de la demande en Inde (+6%). Le prix de l'or "a été un peu décourageant pour les consommateurs chinois", explique Louise Street.

"Les consommateurs chinois apprécient désormais de pouvoir dépenser en voyages et en tourisme pour se divertir, ce qu'ils n'ont pas pu faire l'année dernière", rappelle l'analyste, le pays ayant mis fin à ses restrictions sanitaires drastiques pour lutter contre le Covid-19 en décembre 2022. "Cela a donc généré beaucoup plus de concurrence pour les dépenses en Chine et la bijouterie en a été en quelque sorte la victime", explique-t-elle.

L'investissement physique en pièces et lingots a aussi fléchi au troisième trimestre (-14%), totalisant 296,2 tonnes, suivant la même logique que le secteur de la bijouterie.

Effets des taux élevés et de l'inflation

Concernant la demande de pièces et lingots, il s'agit majoritairement d'investisseurs individuels, contrairement aux investisseurs professionnels qui préfèrent les ETF, ces titres financiers cotés indexés sur le cours du métal jaune Mais les investisseurs professionnels ont aussi boudé l'or au troisième trimestre, en vendant des ETF.

Si ces ventes restent moins importantes que l'an dernier à la même période, les ETF ont enregistré de nouvelles sorties de capitaux équivalentes à 139,3 tonnes d'or (contre des sorties équivalentes à 243,7 tonnes au troisième trimestre de 2022), précise le CMO.

Ces sorties viennent majoritairement de fonds occidentaux, explique Louise Street, qui réagissent notamment au discours des principales banques centrales adoptant des "taux d'intérêt plus élevés plus longtemps", ainsi qu'à la persistance de l'inflation.

Les taux élevés de la Réserve fédérale américaine rendent en effet les obligations d'Etat américaines plus attractives, et par comparaison l'or, autre valeur refuge mais sans rendement, moins intéressant Cumulée à la force du dollar américain, cette dynamique a découragé les investisseurs.

Enfin, la demande d'or dans le secteur technologique -le métal jaune se retrouvant dans les composants de nombreux appareils - a également un peu reculé (-3%) pour atteindre 75,3 tonnes au troisième trimestre.

1 commentaire

  • 31 octobre 18:16

    Moi je crois surtout que ces achats d'or par les BRICS vont servir d'étalon ( de base solide) en vue de constituer une monnaie commune qui ne sera cette fois :
    1 : Basée sur du vent et donc sur un financement annuel de ses déficits par ses amis obligés malgré eux
    2 : Solide car basée sur des économies non endettées.
    3 : Dégagée de toute extraterritorialité pour les transactions en bénéficiant.


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