Le Mali a arrêté plusieurs dizaines de soldats et responsables militaires accusés d'avoir tenté de déstabiliser le gouvernement, ont déclaré deux sources à Reuters, signe de tensions internes dans le pays alors que ses dirigeants tentent de renforcer leur emprise sur le pouvoir.
Selon une source de sécurité malienne, 36 personnes ont été arrêtées sur plusieurs jours, dont le général Abass Dembélé, ancien gouverneur de la région centrale de Mopti.
Une deuxième source du gouvernement malien a estimé à 40 le nombre de personnes arrêtées ces derniers jours.
Les sources ont requis l'anonymat pour évoquer ces opérations de sécurité sensibles. Elles ont dit ne pas pouvoir fournir de détails sur les allégations spécifiques concernant les fonctionnaires arrêtés.
Ni le gouvernement ni l'armée du Mali n'ont commenté ces arrestations. Leurs porte-paroles respectifs n'ont pas répondu aux demandes de commentaires.
Les chefs militaires du Mali ont pris le pouvoir après les coups d'État de 2020 et 2021, promettant de rétablir la sécurité dans un pays en proie aux groupes militants et où les attaques contre l'armée et les civils sont fréquentes.
En avril, une conférence nationale a recommandé de nommer le général Assimi Goïta, dirigeant par intérim depuis 2021, président pour un mandat de cinq ans et de dissoudre les partis politiques.
Cette décision a provoqué des manifestations, rares dans le pays, à Bamako début mai. En réaction, la junte au pouvoir a suspendu les activités politiques dans l'ensemble du pays.
Le mois dernier, les autorités ont officiellement approuvé le mandat de président de cinq ans d'Assimi Goïta et ont déclaré que celui-ci pourrait être renouvelé autant de fois que nécessaire.
Les problèmes de sécurité persistent malgré tout au Mali. Ces derniers mois ont été marqués par une recrudescence des attaques meurtrières du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM), groupe affilié à Al Qaïda qui opère également au Burkina Faso et au Niger.
Selon les analystes, les tactiques du groupe sont de plus en plus sophistiquées. Entre raids sur des postes militaires, vols de bétail, détournements de marchandises, enlèvements et taxes imposées aux communautés locales, le JNIM a amassé des ressources substantielles.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ont par ailleurs coupé leurs liens avec les pays occidentaux depuis que les militaires ont pris le pouvoir dans ces pays. La Russie, qui souhaite renforcer sa présence en Afrique, se profile depuis lors en nouveau partenaire en matière de défense et de sécurité.
(Bureau du Mali ; rédigé par Robbie Corey-Boulet ; version française Etienne Breban ; édité par Augustin Turpin)
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