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Macron rejoint Hollande au palmarès de l'impopularité record
information fournie par AFP 30/10/2025 à 20:15

Emmanuel Macron, sur le perron de l'Elysée le 30 octobre 2025 à Paris ( AFP / Ludovic MARIN )

Emmanuel Macron, sur le perron de l'Elysée le 30 octobre 2025 à Paris ( AFP / Ludovic MARIN )

Une impopularité record qui le renvoie à François Hollande: Emmanuel Macron voit sa cote de confiance dégringoler à 11% selon un sondage Verian pour le Figaro magazine publié jeudi, miroir d'une crise politique qui ne cesse de s'alourdir et d'un divorce "profond" et "structurel" avec les Français.

En baisse de cinq points par rapport au précédent baromètre, en septembre, le chef de l'État subit notamment une forte chute (-11 points) chez les plus de 65 ans et chez les retraités (-9 points).

Il rejoint ainsi le plus bas record atteint par son prédécesseur socialiste François Hollande en novembre 2016. A l'époque, Emmanuel Macron s'affranchissait justement de son mentor et était en pleine ascension politique.

A l'inverse, son Premier ministre, Sébastien Lecornu, voit sa cote augmenter de cinq points, à 26%, depuis sa nomination le 9 septembre. Contrairement au locataire de l'Élysée, il bénéficie de la bienveillance des 65 ans et plus (+7 points) et des retraités (+9 points).

"Bien sûr il y a un effet de contexte avec un sentiment d'extrême lassitude dans le pays par rapport à cette espèce de chronique politique sans fin, où plus personne ne comprend rien", relève auprès de l'AFP le politologue Bruno Cautrès.

"Et le sentiment aussi qu'Emmanuel Macron est responsable puisqu'il a pris la responsabilité de la dissolution de l'Assemblée nationale" en juin 2024 qui a plongé le pays dans la crise, faute d'avoir dégagé la moindre majorité, ajoute-t-il.

- "Mieux il se porte" -

Depuis les législatives qui ont suivi, trois Premiers ministres, Michel Barnier, François Bayrou et Sébastien Lecornu se sont succédé, avec pour tous le même défi, faire voter un budget sans se faire censurer.

Actuellement, l'Assemblée nationale ferraille, au gré d'alliances parfois improbables, pour tricoter et détricoter taxes et impôts, et tenter de trouver des compromis sur le budget 2026.

Dans cette tourmente politique et législative, l'hyper-président d'hier assure avoir donné "carte blanche" à son nouveau Premier ministre et rester en retrait des enjeux intérieurs pour se concentrer sur l'international.

Mais le naturel revient souvent au galop. Ainsi clamait-il le 21 octobre, depuis la Slovénie, que la réforme des retraites n'était pas "suspendue" mais seulement "reportée", au risque de contredire et affaiblir Sébastien Lecornu.

Il s'est aussi lancé dans de nouveaux "combats", comme la lutte contre les effets pervers des réseaux sociaux sur la démocratie, en pleine cohérence, selon son entourage, avec son rôle de garant des institutions et de l'indépendance nationale.

"Il faudrait qu'il finisse par intégrer l'idée que moins il s'occupe de politique intérieure, mieux il se porte", estime pourtant un de ses soutiens centristes.

- Dans l'ombre de Trump? -

A l'international, "quand on arrive précédé d'un sondage à 11%, vos interlocuteurs comme Trump sourient", ajoute-t-il, pointant en outre "l'image dégradée du pays" avec ses déficits publics structurels.

De l'Ukraine à la reconnaissance de la Palestine, pour laquelle il est monté en première ligne à la tribune de l'ONU en septembre, Emmanuel Macron se veut justement omniprésent sur la scène internationale.

Mais l'opinion publique française est surtout obsédée par les enjeux intérieurs, la situation budgétaire et l'instabilité politique.

"La dimension internationale est totalement dominée par Trump. Emmanuel Macron n'incarne plus une sorte de leadership international incontesté, évident", pointe en outre Bruno Cautrès.

Le risque est désormais que sa popularité tombe sous les 10%, avec une cote à "un chiffre" qui serait sans précédent.

Le divorce "profond et structurel" avec l'opinion deviendrait "total", considère le politologue.

2 commentaires

  • 21:01

    Non, il va largement le battre, ceux qui ont encore une opinion positive sont soit des militants hébétés ou n'ont pas compris la question.


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