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Macron dévoile un programme visant à rendre la France plus forte
information fournie par Reuters 17/03/2022 à 18:47

MACRON DÉVOILE UN PROGRAMME VISANT À RENDRE LA FRANCE PLUS FORTE

MACRON DÉVOILE UN PROGRAMME VISANT À RENDRE LA FRANCE PLUS FORTE

par Elizabeth Pineau et Tangi Salaün

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a dévoilé jeudi un programme dont il a estimé le coût à 50 milliards d'euros par an s'il est élu pour un second mandat le mois prochain, en s'engageant à rendre la France plus "indépendante" et plus protectrice, même en repoussant l'âge du départ à la retraite.

Présentant son programme devant la presse à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le chef de l'Etat a promis qu'après avoir baissé les impôts de 50 milliards d'euros au cours des cinq dernières années, il les réduirait de 15 milliards d'euros par an jusqu'en 2027, y compris en supprimant la redevance audiovisuelle.

Soucieux de se débarrasser de l'étiquette de "président des riches" qui lui est accolée depuis la suppression de l'impôt sur la fortune (ISF), il a précisé que cette baisse bénéficierait pour moitié aux ménages, et qu'elle s'accompagnerait également de mesures de soutien accrues en faveur des Français les moins favorisés, comme les mères célibataires ou les petites retraites.

Regrettant de ne pas avoir pu mener à bien toutes les réformes auxquelles il s'était engagé au cours d'un quinquennat marqué par de nombreuses crises, Emmanuel Macron a confirmé qu'il prévoyait de porter progressivement à 65 ans l'âge légal de départ à la retraite s'il était réélu à la présidence de la République, lui qui caracole en tête des sondages d'intention de vote.

Promettant une réforme "plus simple" que la retraite à points qui avait suscité une vive résistance des syndicats et dans la rue, avant d'être abandonnée en raison de la pandémie de COVID-19, il a assuré qu'elle prendrait en compte les carrières longues, les questions d'invalidité et "la réalité des métiers et des tâches".

"La réforme que je propose est différente de celle de 2017, parce que les conditions macroéconomiques ne sont pas les mêmes, parce que le pays continue à se transformer, notre environnement aussi, parce que je tire aussi des enseignements de ce qui n'avait pas été compris", a souligné Emmanuel Macron.

"La réforme que je souhaite mener, c'est d'augmenter l'âge légal progressivement. Comme on l'a toujours fait d'ailleurs, avec un système de trimestres progressif", a-t-il ajouté.

LE PLEIN EMPLOI "ATTEIGNABLE"

Il a également annoncé qu'il entendait porter à 1.100 euros la retraite minimale pour une carrière complète, et lancer une réforme des droits de succession pour faciliter la transmission du patrimoine.

Emmanuel Macron a plus largement promis de poursuivre les réformes du marché du travail avec l'objectif "atteignable" de parvenir au plein emploi, soit un taux de chômage à moins de 5%, d'ici à la fin d'un nouveau quinquennat.

"Nous poursuivrons les réformes du marché du travail en continuant à simplifier et déconcentrer le dialogue social, à continuer à donner de la visibilité aux employeurs comme aux salariés", a-t-il dit.

"Nous continuerons les réformes de l'assurance-chômage pour l'adapter à la conjoncture avec un système simple. A chaque fois que la conjoncture s'améliore, on doit avoir des règles qui incitent encore davantage au retour à l'emploi, à chaque fois qu'elle se dégrade, on doit protéger."

Dans ce cadre, le président-candidat propose de conditionner le revenu de solidarité active (RSA) à l'exercice d'une activité pendant 15 à 20 heures par semaine.

Le chef de l'Etat a également promis une réforme de Pôle Emploi, qui deviendra "France Travail", ainsi que de la formation dans les lycées professionnels.

"Nous avons encore beaucoup trop de filières en lycée professionnel où nous formons des jeunes qui ne correspondent pas aux besoins du monde du travail", a-t-il souligné.

Emmanuel Macron s'est plus largement engagé à améliorer les conditions d'enseignement, y compris les salaires des enseignants, comme l'accès aux soins, en luttant par exemple contre les déserts médicaux.

UNE FRANCE SOUVERAINE

Le chef de l'Etat a aussi promis de donner à la France les armes pour affronter les grandes transformations en cours dans le monde en la rendant plus indépendante et plus souveraine face aux crises.

"C'est un projet qui se nourrit des crises que nous avons traversées tous ensemble", a-t-il déclaré en évoquant les mouvements sociaux, comme celui des "gilets jaunes", la pandémie de COVID-19, le terrorisme et le retour de la guerre en Europe qui ont marqué son quinquennat.

"Il y a des projets qui proposent le repli, (...) parfois la nostalgie de ce qui n'a jamais été", a-t-il dit en allusion aux programmes portés par ses rivaux d'extrême droite Eric Zemmour et Marine Le Pen.

"Je crois à l'inverse qu'il nous faut répondre par une ambition lucide, une volonté d'engagement, une capacité à savoir mieux nous protéger et nous projeter", a souligné Emmanuel Macron, disant vouloir s'appuyer sur la "souveraineté populaire", le "progrès" et l'"humanisme".

Le chef de l'Etat a promis de continuer à renforcer les armées, confirmant l'objectif de 50 milliards d'euros d'investissements d'ici 2025 de la Loi de programmation militaire (LPM), mais aussi à mieux contrôler les frontières en durcissant notamment la politique de reconduite aux frontières des déboutés du droit d'asile.

Il s'est aussi engagé à donner à la France les moyens de son indépendance agricole, avec la promesse d'une Loi d'orientation et d'avenir agricole, et énergétique, à la fois en augmentant la production grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables, mais aussi en réduisant la consommation en rénovant les logements ou en facilitant l'acquisition de véhicules électriques.

"C'est le seul mix qui permet de réduire de manière efficace, rapide et souveraine nos émissions de carbone", a-t-il dit à propos de l'attelage nucléaire/renouvelables, renvoyant dos-à-dos les candidats qui ne proposent que l'un ou l'autre.

Pour tenir ses objectifs, "l'Etat aura à reprendre le contrôle capitalistique de plusieurs acteurs industriels", a-t-il ajouté sans plus de précisions.

L'ensemble des mesures qu'il promet vont coûter 50 milliards d'euros par an, a estimé Emmanuel Macron, qui a promis de les financer par des économies de même ampleur pour revenir en dessous des 3% de déficit budgétaire d'ici à 2027.

(Reportage Elizabeth Pineau et Tangi Salaün, avec la contribution de Matthieu Protard et de Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean-Michel Bélot)

1 commentaire

  • 17 mars 19:54

    Macron n'a pas fait grand-chose depuis 5 ans, alors qui peut croire qu'il en fera plus s'il est réélu ? Il faudrait être bien naïf...


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