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Liste des médicaments "à écarter" : le ministre de la Santé reconnaît qu'il y a "un effort global de transparence à faire"
information fournie par Boursorama avec Media Services 14/12/2023 à 15:52

Comme chaque année, la revue médicale Prescrire a publié les noms de nombreux médicaments à "écarter pour mieux soigner". Parmi eux, certains sont couramment utilisés.

Dans une pharmacie de Riedisheim (Haut-Rhin), le 23 octobre 2023.  ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

Dans une pharmacie de Riedisheim (Haut-Rhin), le 23 octobre 2023. ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

Smecta, Voltarène, Maxilase, Vogalène, Toplexil... Comme chaque année, la revue indépendante Prescrire a publié, mardi 12 décembre, sa liste de médicaments considérés comme "plus dangereux qu'utiles". Soit 105 produits (dont 88 commercialisés en France) ayant "une balance bénéfices-risques défavorable". Parmi eux, des médicaments bien connus des Français. Certains d'entre eux, comme le Smecta, le Voltarène ou le Vogalène , étaient déjà présents sur la liste publiée en 2022. Le Smecta l'était aussi en 2019, comme le Toplexil.

Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau reconnaît, jeudi, qu'il y a "un effort global de transparence à faire". "On a des médicaments qui sont entrés dans nos vies quotidiennes et que les Français prennent sans avoir vu de médecin. Il faut qu'on soit meilleur dans la transparence sur les effets secondaires", a-t-il estimé sur BFMTV . Faut-il pour autant les interdire ? "Le premier élément, c'est l'analyse de l'efficacité médicale, après on fait la balance bénéfices-risques", répond Aurélien Rousseau. "Je me plie à toutes les instructions que donnera l'Agence de sécurité du médicament (ANSM) , ma seule ligne c'est la science".

Pas "un morceau de sucre"

Il cite l'exemple des médicaments qui décongestionnent le nez, type Humex ou Actifed, que l'Agence nationale de sécurité du médicament a encore récemment recommandé de ne pas utiliser, en raison de la persistance d’effets secondaires rares mais gravissimes. Le ministre de la Santé estime que, désormais "nos concitoyens savent et comprennent que les produits antirhume censés tout bloquer, ce n'est pas si évident que ça". Il insiste : "aucun médicament n'est un morceau de sucre" .

Fin octobre, pour la première fois, l'ANSM s'est clairement positionnée sur le sujet : les médicaments décongestionnants contre le rhume, dont l'intérêt est contesté depuis des années à cause de leurs risques d'effets graves, doivent purement et simplement être évités. "En cas de rhume, évitez les médicaments vasoconstricteurs par voie orale", conseille-t-elle. Les principaux traitements concernés sont : Actifed Rhume, Dolirhume, Humex Rhume, Nurofen Rhume et Rhinadvil Rhume.

AVC, infarctus

Disponibles sans ordonnance sous forme de comprimés, ces traitements - aussi vendus par spray nasal sur prescription - visent à décongestionner et désencombrer le nez. Ce sont donc les principaux médicaments utilisés contre le rhume. Mais ils font l'objet, depuis plusieurs années, de nombreuses critiques, à commencer par l'ANSM elle-même, car ils peuvent provoquer de graves effets secondaires comme des AVC et des infarctus. "Le risque est très faible mais ces événements peuvent se produire quelles que soient la dose et la durée du traitement", souligne l'agence. Ces risques apparaissent bien excessifs au regard de ce qui est traité : un rhume inoffensif et voué à guérir de lui-même en quelques jours.

L'Agence n'avait pas encore pris position aussi clairement pour déconseiller ces traitements même si, au cours des ans, elle a régulièrement communiqué sur leur dangerosité, en plus d'interdire leur publicité auprès du grand public. Elle n'a toutefois pas retiré ces médicaments du marché, une décision qui doit être prise à l'échelle de l'Union européenne. À ce titre, l'agence française dit avoir demandé à son homologue européenne de réévaluer l'intérêt de ces traitements.

La décision doit venir de l'UE

Les autorités européennes, elles, restent prudentes. Début décembre, le comité de sécurité de l'Agence européenne du médicament (EMA) a recommandé à certains patients de ne pas utiliser les médicaments qui décongestionnent le nez , afin de minimiser des risques de complications graves. "Les médicaments contenant de la pseudoéphédrine ne doivent pas être utilisés chez les patients souffrant d’hypertension artérielle sévère ou non contrôlée (non traitée ou résistante au traitement), ou d’insuffisance rénale aiguë (soudaine) ou chronique (à long terme) sévère", indique l'EMA sur son site internet.

La pseudoéphédrine est un stimulant souvent utilisé comme décongestionnant en cas de rhume ou d'allergies, mais elle est associée à des risques de syndrome d’encéphalopathie réversible postérieure (PRES) et de syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible (RCVS), des effets rares qui peuvent entraîner une réduction de l’apport sanguin au cerveau, ce qui peut provoquer des complications graves et potentiellement mortelles. Les médicaments contenant de la pseudoéphédrine sont disponibles au sein de l'UE sous diverses marques commerciales : Actifed, Aspirin Complex, Clarinase, Humex Rhume, Nurofen Cold and Flu, ou encore Aerinaze. Ces recommandations font suite à une précédente évaluation demandée en février par l'ANSM sur les nouvelles données de sécurité relatives aux vasoconstricteurs sous forme orale.

1 commentaire

  • 14 décembre 16:37

    Je croyais que l aigle glatissais, or ici, il radote sur le forum. Sans doute un clown mal réussi.


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