L'intersyndicale de Lidl France, qui avait déjà dénoncé une dégradation des conditions de travail, prévoit de lancer un droit d'alerte économique concernant le distributeur, qui "fait face à des défis majeurs" selon la direction.
"Le comité social et économique central à la majorité de ses membres a demandé la mise en place d'une réunion extraordinaire pour lancer un droit d'alerte sur les résultats économiques et la stratégie de l'entreprise", a indiqué dans un communiqué l'intersyndicale rassemblant la CFTC, la CGT, la CFDT, FO et CFE-CGC.
"La demande de réunion extraordinaire du CSEC pour un droit d'alerte a été effectuée, nous sommes dans l'attente de la date de cette réunion", a précisé mercredi à l'AFP l'un des représentants de cette intersyndicale.
La direction du 6e distributeur alimentaire français (derrière le leader E.Leclerc, Carrefour, Intermarché, Coopérative U et Auchan) a déclaré à l'AFP que "plusieurs réunions sont en effet prévues" pour "poursuivre le dialogue avec nos partenaires sociaux".
Elle déclare que sa volonté "est, et a toujours été, de préserver la compétitivité de notre entreprise tout en maintenant nos salariés au coeur de nos préoccupations et en favorisant leur santé et leur sécurité".
Interrogée sur la situation de Lidl France, elle indique que "l'entreprise fait face à des défis majeurs et le contexte économique global doit nous conduire à la plus grande prudence", mais s'est dit "convaincu(e) que notre stratégie nous permettra de les relever".
L'Unsa, premier syndicat représentatif du distributeur qui compte quelque 46.000 salariés dans 1.600 magasins en France, ne fait pas partie de l'intersyndicale.
Le CSE "a, à maintes reprises, alerté la direction sur la dégradation des indicateurs sociaux", dit encore l'intersyndicale, évoquant le "turnover" des équipes, l'absentéisme et le taux de maladie. Les syndicats appellent la direction "à se montrer proactive dans l'amélioration des conditions de travail".
Les cinq même syndicats avaient lancé un mouvement de "grève illimitée" début février, pour dénoncer les conditions de travail, demander une revalorisation salariale et protester contre une généralisation des ouvertures de magasins le dimanche.
Contrairement à Leclerc, Lidl n'a pas énormément capitalisé sur la période de forte inflation alimentaire pour assoir son emprise en France. Le discounter d'origine allemande a annoncé fin janvier le départ surprise de sa principale figure médiatique en France, son vice-président Michel Biero, effective depuis début mars.
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