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Liban: L'UE et la France planchent sur des propositions de sanctions
information fournie par Reuters08/04/2021 à 18:33

LIBAN: L'UE ET LA FRANCE PLANCHENT SUR DES PROPOSITIONS DE SANCTIONS

LIBAN: L'UE ET LA FRANCE PLANCHENT SUR DES PROPOSITIONS DE SANCTIONS

par John Irish et Robin Emmott

PARIS/BRUXELLES (Reuters) - La France et l'Union européenne planchent sur des propositions de sanctions contre des responsables libanais afin de faire pression sur eux pour qu'ils parviennent enfin à former un gouvernement capable de stopper l'effondrement économique du Liban, a-t-on appris auprès de diplomates.

Plus d'un an et demi après les premières manifestations contre la crise bancaire et la corruption de la classe politique, huit mois après l'explosion dans le port de Beyrouth qui a fait plus de 200 morts, des milliers de blessés, et dévasté des quartiers entiers de la capitale en août dernier, le Liban reste englué dans sa plus grave crise depuis la fin de la guerre civile de 1975-1990.

La France, qui supervise les efforts pour tenter de venir en aide au pays, n'est pas parvenue jusqu'ici à persuader la classe politique de s'entendre sur la formation d'un gouvernement chargé de mettre en oeuvre des réformes économiques et de débloquer ainsi une assistance financière internationale.

Saad Hariri, désigné en octobre dernier pour former un nouveau gouvernement, est sorti furieux de sa 18e réunion avec le président Michel Aoun, allié du Hezbollah, le mois dernier.

Les Etats-Unis ont de leur côté déjà imposé des sanctions l'an dernier à trois hauts responsables alliés au Hezbollah, dont Gebran Bassil, le gendre de Michel Aoun, qui dirige le Courant patriotique libre, principal parti chrétien.

"Des propositions concrètes sont en cours d'élaboration à l'encontre de ceux-là mêmes qui ont abandonné l'intérêt général au profit de leur intérêt personnel", a déclaré mercredi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, lors de la séance de questions au gouvernement au Sénat.

"Si certains acteurs politiques ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'hésiterons pas à prendre les nôtres à cet égard. Les décisions qu'ils prendront ou refuseront de prendre au cours des prochains jours seront déterminantes."

"EUROPÉANISER LA QUESTION LIBANAISE"

Selon deux diplomates, le chef de la diplomatie française a demandé un rapport interne au ministère sur la possibilité d'imposer des sanctions via un régime spécialement créé au niveau de l'Union européenne, avec interdiction de voyage et gel des actifs dans l'UE.

Lors de la dernière réunion des ministres des Affaires étrangères du bloc communautaire le 22 mars dernier, Jean-Yves Le Drian a également demandé à Josep Borrell, le haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères, et à la Commission européenne de réfléchir à des options, a déclaré un haut diplomate de l'UE.

"Les Français essaient d'européaniser la question libanaise. Ce n'est pas quelque chose qu'ils peuvent gérer seuls, ou en tout cas leurs efforts en solitaire n'ont pas payé jusqu'à présent", a-t-il dit.

"Les sanctions n'ont pas été discutées directement, mais si elles sont un moyen de faire changer les comportements, elles ne peuvent être écartées. Le Liban a besoin d'un gouvernement en état de marche", a ajouté ce diplomate.

Selon les mêmes sources, Paris hésite encore à aller aussi loin. La création d'un régime ad hoc de sanctions ne serait pas imminente, même s'il n'existe pas d'opposition.

"Cela doit être cohérent sur le point de savoir qui elles visent si elles doivent avoir un impact. (...) Elles doivent être également réparties", déclare l'une des sources.

Il est encore trop tôt pour savoir quels individus seraient ciblés en cas de sanctions, même si un certain nombre de hauts responsables libanais possèdent des résidences, des comptes en banque, des investissements dans l'UE, ou envoient leurs enfants étudier dans les universités du bloc.

"Les Français font passer le message sur la possibilité de sanctions (...) mais pour l'instant, ça manque de mordant", déclare un haut responsable politique libanais.

(avec Ellen Francis à Beyrouth, version française Jean-Stéphane Brosse)

4 commentaires

  • 08 avril21:30

    Faut lire tout le texte, mon brave, les sanctions sont pour les dirigeants qui continuent leur trafic d'influence pour garder leur pouvoir, elles ne visent pas le peuple libanais qui reste la victime au final..!!


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