Des centaines de personnes se sont rassemblées dans le centre d'Athènes mardi à l'occasion d'une journée de grève du secteur public, à laquelle ont participé des médecins et des enseignants, pour protester contre les bas salaires et le coût de la vie avant un vote sur le budget de la Grèce pour 2026.
Le pays a surmonté la crise liée à sa dette, qui a duré de 2009 à 2018, en baissant les salaires dans le cadre d'une campagne d'austérité menée en échange de trois plans de sauvetage internationaux.
Malgré de nombreuses augmentations ces dernières années, les salaires dans le pays restent inférieurs à la moyenne de la zone euro malgré une hausse des coûts de l'alimentation et du logement.
Le gouvernement de centre-droit de Kyriakos Mitsotakis a annoncé des réductions de l'impôt sur le revenu et d'autres aides, d'une valeur totale de 1,6 milliard d'euros, que le Parlement devait approuver mardi dans le cadre du projet de budget pour 2026.
Des employés municipaux, des enseignants et des médecins ont cependant participé mardi à une grève de 24 heures dans le secteur public pour protester contre des salaires qui, selon eux, ne leur permettent pas de boucler leurs fins de mois.
"C'est un budget qui retire des millions à l'hôpital public (...) pour rediriger l'argent vers les dépenses militaires", a déclaré Argyria Rotokritou, une médecin, qui a participé à des manifestations organisées devant le Parlement à Athènes.
Les manifestants ont aussi exprimé leur solidarité avec les agriculteurs, qui ont mis en place de nombreux barrages routiers depuis trois semaines, perturbant le trafic le long des principales autoroutes et bloquant par intermittence les passages frontaliers pour protester contre des retards dans les aides de l'Union européenne (UE) et d'autres paiements.
Ces retards sont liés à des enquêtes sur un scandale de corruption dans lequel des agriculteurs, aidés par des employés de l'État, ont falsifié des titres de propriété pour pouvoir bénéficier d'aides.
Les agriculteurs ont rejeté les appels au dialogue lancés par le gouvernement, lui demandant d'accélérer le versement des aides européennes, de faire baisser les prix des carburants agricoles et de les protéger contre certaines importations.
Les éleveurs ont également exigé une vaccination rapide de leurs troupeaux après une épidémie de variole ovine qui les a contraints à abattre des centaines de milliers de moutons et de chèvres.
(Reportage Stamos Prousalis, rédigé par Angeliki Koutantou, version française Benjamin Mallet, édité par Kate Entringer)

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