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Les États-Unis refuseront de participer à une riposte contre l'Iran
information fournie par Reuters 14/04/2024 à 22:12

(Actualisé tout du long)

par Parisa Hafezi, James Mackenzie et Jeff Mason

Le président américain Joe Biden a averti le Premier ministre Benjamin Netanyahu que Washington ne participerait pas à une éventuelle riposte contre l'Iran, une option que le cabinet de guerre israélien privilégierait, selon des responsables.

La menace d'un conflit ouvert entre les deux ennemis du Moyen-Orient, susceptible d'entraîner les États-Unis dans son sillage, a fait encore monter d'un cran la tension régionale.

Les États-Unis continueront à aider Israël à se défendre, mais ne veulent pas de guerre, a indiqué John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale sur la chaîne ABC.

Le roi Abdallah II de Jordanie a déclaré à Joe Biden lors d'un appel téléphonique que toute nouvelle escalade de la part d'Israël aggraverait le conflit dans la région, ont rapporté les médias d'État jordaniens.

Des responsables israéliens ont déclaré que le cabinet de guerre, composé de cinq membres, s'était prononcé en faveur de représailles lors d'une réunion tenue dimanche, bien que le groupe soit divisé sur le calendrier et l'ampleur d'une telle riposte.

Les médias américains ont rapporté plus tôt que Joe Biden avait informé Benjamin Netanyahu qu'il ne participerait pas à une action de représailles lors d'un appel téléphonique dans la nuit. Ces propos ont été confirmés à Reuters par un responsable de la Maison Blanche.

Téhéran a par ailleurs mis en garde Israël et les Etats-Unis contre une réponse de grande ampleur en cas de réplique à son attaque de drones et de missiles lancée la nuit précédente contre le territoire israélien.

L'Iran a attaqué en réponse à une frappe meurtrière israélienne présumée perpétrée le 1er avril contre son consulat en Syrie, dans un contexte d'affrontements entre Israël et les alliés régionaux de l'Iran sur fond de guerre à Gaza.

Selon l'armée israélienne, 99% des quelque 300 projectiles lancés samedi soir ont été abattus avec l'aide des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et de la Jordanie.

Une base de l'armée de l'air située dans le sud d'Israël a été touchée, ce qui ne l'a pas empêchée de fonctionner, et une fillette de sept ans a été grièvement blessée par des éclats d'obus. Aucun autre dommage grave n’a été signalé.

Les opérations pour intercepter des drones et missiles ont coûté environ 4,5 milliards de shekels (1,12 milliard d'euros), selon la chaîne israélienne Canal 13 News, qui précise qu'une partie de ce coût a été financée par les États-Unis.

Deux ministres israéliens ont indiqué dimanche que des représailles n'étaient pas imminentes et que le pays n'agirait pas seul.

"Nous mettrons en place une coalition régionale et ferons payer le prix à l'Iran de la manière et au moment qui nous conviendront", a déclaré le ministre centriste Benny Gantz avant une réunion du cabinet de guerre.

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a également déclaré qu'Israël avait la possibilité de former une alliance stratégique "contre cette grave menace de l'Iran, qui risque d'installer des explosifs nucléaires sur des missiles". L'Iran nie chercher à se doter d'armes nucléaires.

Israël est toujours en état d'alerte dimanche et les mesures d'urgence devraient rester en place jusqu'à la fin de la journée de lundi, y compris l'interdiction des activités scolaires et la limitation des grands rassemblements.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Amir Abdollahian, a fait savoir que Téhéran avait informé les États-Unis que son attaque contre Israël serait "limitée".

Une source diplomatique turque a affirmé que l'Iran avait informé la Turquie à l'avance de l'attaque à venir.

La mission de la République islamique auprès des Nations Unies a dit que l'attaque visait à punir les "crimes israéliens" et que l'Iran "considérait désormais l'affaire close".

La Russie, la Chine, la France, l'Allemagne et la Turquie, ainsi que les Émirats arabes unis, l'Égypte et le Qatar, ont appelé à la retenue. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir dimanche se réunissait à 20h00 GMT.

"La France travaille à la désescalade avec ses partenaires et appelle à la retenue", a écrit le président français Emmanuel Macron dans un message sur le réseau X.

Les dirigeants du G7 ont eux aussi condamné l'attaque de l'Iran et ont déclaré qu'ils s'efforceraient de stabiliser la situation, avertissant dans un communiqué que Téhéran menaçait la région d'"une escalade incontrôlable".

ESCALADE

Les analystes se demandaient dimanche si l'attaque iranienne visait à faire des dégâts en Israël ou bien plutôt à sauver la face sans provoquer un conflit majeur.

"Je pense que les Iraniens ont pris en considération le fait qu'Israël dispose d'un système antimissiles multicouches très, très puissant et ils ont probablement pris en considération le fait qu'il n'y aurait pas trop de victimes", a estimé Sima Shine, un ancien haut responsable du Mossad à l’Institut d’études sur la sécurité nationale de Tel Aviv.

À Gaza, dévastée par six mois d'une guerre qui a fait 33.729 morts selon le ministère de la Santé palestinien, de nombreux Palestiniens approuvaient l'attaque iranienne.

"Nous avons été massacrés pendant plus de six mois et personne n'a osé faire quoi que ce soit. Maintenant, l'Iran, après que son consulat a été touché, riposte", a déclaré Majed Abu Hamza, 52 ans, de la ville de Gaza.

Samedi, les Gardiens de la révolution iraniens ont saisi un cargo lié à Israël dans le détroit d'Ormuz, l'une des routes commerciales les plus importantes au monde, illustrant les risques d'un conflit plus large pour l'économie mondiale.

Le transport aérien a été perturbé dans les pays de la région et les cours des actions ont chuté en Bourse en Israël et dans les États du Golfe.

La guerre à Gaza, lancée par Israël après une attaque du Hamas soutenue par Téhéran le 7 octobre, s'est étendue via des organisations fidèles à l'Iran au Liban, en Syrie, au Yémen et en Irak.

Allié le plus puissant de l'Iran dans la région, le groupe chiite libanais Hezbollah a tiré des roquettes contre une base israélienne dans la nuit. Israël a déclaré avoir frappé dimanche matin un site du Hezbollah au Liban.

L'attaque du 7 octobre qui a fait 1.200 morts et 253 otages côté israélien, la défiance interne à l'égard du gouvernement et la pression internationale en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza pèseront sur les décisions de Benjamin Netanyahu quant à la réponse à apporter à l'attaque iranienne.

Le Premier ministre israélien prône depuis des années une ligne dure contre l'Iran, poussant les États-Unis à hausser le ton sur le programme nucléaire de Téhéran et son soutien au Hezbollah, au Hamas et à d'autres groupes de la région.

Dimanche à Jérusalem, les Israéliens racontaient leurs peurs nocturnes, le bruit des sirènes et des explosions, mais les avis divergeaient sur la réponse à donner à cet épisode inédit.

"Je pense que nous avons reçu l'autorisation de réagir maintenant. Je veux dire, c'était une attaque majeure de l'Iran", a déclaré Jeremy Smith, 60 ans.

En Iran, la télévision d'État a montré des images de petits rassemblements dans plusieurs villes pour célébrer l'attaque, mais en privé, certains Iraniens s'inquiétaient d'une éventuelle riposte israélienne.

(Reportage James MacKenzie à Jérusalem, Parisa Hafezi à Dubaï, Jeff Mason à Washington, Suleiman al-Khalidi à Amman, Nidal al-Mughrabi au Cairo et Maayan Lubell, rédigé par Michael Georgy et Angus McDowall ; version française Elizabeth Pineau et Kate Entringer)

7 commentaires

  • 15 avril 08:57

    Tiens, le propagandiste ZvR fait maintenant la promotion de l’efficacité militaire des Israéliens et ridiculise les barbus qu’il souhaite pourtant ajouter à son portefeuille de dictatures ayant cruellement besoin de propagande mensongère.


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