Avant Nicolas Sarkozy, condamné mercredi en appel à trois ans de prison, dont un an ferme, un autre ancien président français, Jacques Chirac, et trois ex-Premiers ministres ont été sanctionnés par la justice sous la Ve République.

Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, le 16 mai 2007, à l'Elysée ( AFP / DOMINIQUE FAGET )
Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy a été condamné mercredi en appel à Paris à trois ans de prison, dont un an ferme à exécuter sous bracelet électronique, sanction inédite pour un ancien chef de l'Etat, pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite des "écoutes". Son avocate a immédiatement annoncé un pourvoi en cassation.
Les juges lui reprochent d'avoir promis d'appuyer la candidature d'un haut-magistrat, Gilbert Azibert, pour un poste de prestige à Monaco, en échange d'informations privilégiées sur une affaire le concernant.
Nicolas Sarkozy doit par ailleurs être jugé en appel à l'automne pour le financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012 dans le dossier Bygmalion. En première instance, en septembre 2021, il avait été condamné à un an de prison ferme.
Il est menacé d'un troisième procès retentissant: le parquet financier a requis le 11 mai son renvoi en correctionnelle dans l'affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
Jacques Chirac
Président de la République de 1995 à 2007, Jacques Chirac a été condamné en 2011 à deux ans de prison avec sursis pour détournements de fonds publics, abus de confiance et prise illégale d'intérêt dans l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris, remontant au début des années 90 quand il était maire de la capitale et président du RPR.
Affaibli par la maladie, il n'avait pas assisté au procès et n'avait pas fait appel. Il est décédé en 2019.
François Fillon
Premier ministre de 2007 à 2012 sous Nicolas Sarkozy, François Fillon a été condamné en appel, le 9 mai 2022, à quatre ans de prison, dont un an ferme, 375.000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité, pour des emplois fictifs concernant sa femme Penelope.
Reconnu coupable de détournement de fonds publics, et complicité et recel d'abus de biens sociaux, il s'est pourvu en cassation.
Alain Juppé
Premier ministre de Jacques Chirac de 1995 à 1997, Alain Juppé a été condamné en 2004 en appel à quatorze mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité pour prise illégale d'intérêt dans l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris.
Des permanents du RPR, dont M. Juppé était secrétaire général de 1988 à 1995, étaient rémunérés par la municipalité.
Edith Cresson
Premier ministre de 1991 à 1992, Edith Cresson a été déclarée coupable de favoritisme en 2006 par la Cour de justice européenne pour avoir engagé un proche comme membre de son cabinet alors qu'elle était commissaire européenne, après son passage à Matignon. Elle a été dispensée de sanction financière.
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