Geert Wilders lors du dernier débat précédant les élections à la Chambre des représentants, à La Haye
par Stephanie van den Berg
Les Néerlandais sont appelés aux urnes mercredi pour des élections législatives anticipées lors desquelles ils ont le choix entre appuyer la politique anti-immigration du populiste Geert Wilders, qui a provoqué la chute de la coalition conservatrice, ou opérer un recentrage du pouvoir.
Alors que les partis d'extrême-droite sont en tête des enquêtes d'opinion en Grande-Bretagne, en France et en Allemagne, le scrutin aux Pays-Bas peut servir de révélateur sur la capacité ou non du populisme à gagner davantage de terrain sur le continent européen.
Il y a deux ans, Geert Wilders avait porté son Parti pour la liberté (PVV) vers une victoire retentissante, formant ensuite une coalition conservatrice sans toutefois accéder au poste de Premier ministre, face au refus de ses partenaires. Le chef de file de l'extrême droite a fait chuter cette coalition en juin dernier, après avoir réclamé en vain des mesures strictes contre l'accueil des demandeurs d'asile aux Pays-Bas.
Si les intentions de vote laissent entrevoir une victoire du PVV, celui-ci est seulement crédité d'une marge étroite, alors que les quatre partis centristes représentant la droite et la gauche traditionnelles devraient remporter presque autant de sièges.
Ces quatre formations, dont le Parti populaire libéral et démocrate (VVD) et les chrétiens-démocrates, ont dit exclure l'hypothèse de former une coalition avec le PVV, ce qui devrait empêcher ce dernier de gouverner - à moins d'une victoire plus large qu'attendu.
Les bureaux de vote ouvriront à 06h30 (05h30 GMT) à certains endroits et fermeront à 21h00. Les premiers sondages de sortie des urnes, qui s'avèrent traditionnellement exacts, seront publiés dès la fermeture des bureaux de vote.
Les élections sont devenues de plus en plus imprévisibles aux Pays-Bas, où former une coalition durable est une tâche difficile pouvant nécessiter des semaines voire des mois de négociations.
A quelques jours du scrutin, près de la moitié des électeurs disaient encore être indécis, d'après les enquêtes d'opinion.
Pour les analystes politiques, le déclin du soutien populaire dont bénéficie Geert Wilders reflète la frustration des électeurs à l'égard des vives querelles qui ont miné la dernière coalition gouvernementale. Le fait que le politicien néerlandais fasse l'éloge du président américain Donald Trump, alors même que ce dernier est perçu comme disposé à tester les limites de la démocratie aux Etats-Unis, inquiète certains.
Que les partis traditionnels refusent de former une coalition avec le PVV pourrait favoriser les votes dits tactiques au profit d'autres formations conservatrices, ont déclaré des analystes politiques.
Même si Geert Wilders "obtient le plus de votes et le plus de sièges au Parlement, il n'entrera probablement pas au sein de la coalition", a commenté Henk van der Kolk, professeur en politiques électorales à l'université d'Amsterdam.
(Stephanie van den Berg; version française Camille Raynaud et Jean Terzian)

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