C'est "le festival de Cannes des nominations, tous les matins il y a un nouveau", selon le patron, qui dénonce "le temps court" auquel sont soumis les politiciens.

Michel Picon à Paris, le 16 octobre 2023. ( POOL / MIGUEL MEDINA )
Si les politiques n'arrivent pas à trouver un accord pour donner un Premier ministre à la France, il faut aller chercher une personnalité dans le monde syndical ou de l'entreprise, a estimé lundi 19 août le président de l'Union des entreprises de proximité (U2P), Michel Picon. il a notamment vanté la "capacité" du président de Renault Jean-Dominique Senard à occuper le poste.
En ce moment, a-t-il déploré sur RMC , c'est "le festival de Cannes des nominations, tous les matins il y a un nouveau". Il a opposé "les politiques qui s'écharpent parce que leur temps court d'une élection à l'autre", à "ce que font les partenaires sociaux tous les jours" : "Lorsque (...) les représentants du patron et des salariés (...) rentrent en réunion, ils sont rarement d'accord sur tout, et même plutôt d'accord sur rien et quand ils sortent, ils ont trouvé un accord".
"On appelle les politiques à faire ça", a-t-il dit, et " s'ils n'y arrivent pas, à aller chercher dans le monde du syndicalisme, de l’entreprise, un patron reconnu" . Michel Picon a cité alors Jean-Dominique Senard "qui me paraît être un patron qui a la capacité" : réputé être un patron "social", il est passé aussi par des groupes comme Total, Saint-Gobain, Pechiney ou Michelin.
Michel Picon a cité aussi Sophie Thiéry, présidente de la Commission Travail Emploi du Cese (Conseil économique, social et environnemental) "qui vient de la CFDT".
Un "attentisme" qui pèse sur l'économie
Jean-Dominique Senard et Sophie Thiéry étaient l'an dernier les garants des Assises du travail, et ont remis à l'ancien ministre du Travail Olivier Dussopt un rapport de synthèse "qui nous inspire tous (...) sur un certain nombre d'orientations dans la qualité de vie au travail, pour remettre le travail au centre des préoccupations du pays", a relevé Michel Picon.
Le président de la troisième organisation patronale représentative s'est montré impatient de voir désigner un locataire à Matignon, car en attendant, les entreprises "ne commandent pas", "ne recrutent pas". Cet "attentisme" pèse par exemple, selon lui, sur le domaine du bâtiment, qui ignore si le prochain gouvernement poursuivra ses aides à la rénovation (comme MaPrimRénov) et son soutien à l'apprentissage.
Il a rappelé aussi que pour les petits patrons de l'U2P, la proposition du Nouveau Front populaire d'augmenter le Smic à 1.600 euros par mois était "mortifère" : "Si on bouge le Smic, il faudra bouger l'ensemble des salaires".
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