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Lecornu espère survivre à deux motions de censure à l'Assemblée
information fournie par Reuters 16/10/2025 à 07:17

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu

Débarrassé de la menace socialiste après son recul sur la réforme des retraites, Sébastien Lecornu devrait échapper ce jeudi à deux motions de censure du Rassemblement national (RN) et de La France insoumise (LFI) dans un hémicycle à l'atmosphère toujours éruptive.

Le résultat s'annonce toutefois serré et personne ne criait victoire au sein de l'exécutif avant l'examen des motions, prévu à partir de 09h00 (07h00 GMT) au Palais Bourbon.

"Le temps du compromis est indispensable", a souligné Sébastien Lecornu mercredi dans son discours de politique générale au Sénat où il a plaidé pour une "nouvelle pratique du pouvoir".

Selon des calculs de Reuters, une vingtaine de voix manquerait pour faire chuter le gouvernement si tous les membres des groupes ayant opté pour la censure suivaient la consigne de leur famille politique.

Rassemblement national, Union des droites pour la République (UDR), LFI, Écologistes et communistes représentent au total 265 élus, alors que la majorité se situe à 289.

Dans chacun des groupes de l'Assemblée fragmentée, quelques voix pourraient toutefois faire défaut dans un sens ou dans un autre.

Au Parti socialiste (PS), qui compte 69 députés, le Premier secrétaire Olivier Faure a chiffré à trois le nombre d'élus, comme Paul Christophle, désireux de censurer malgré le recul de Matignon sur les retraites.

Chez les Écologistes, Delphine Batho a annoncé qu'elle ne la voterait pas.

"Quelques-uns, très peu", selon une source parlementaire, des 22 membres du groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires), dont le président Laurent Panifous est entré au gouvernement, pourraient voter la censure, tout comme deux ou trois députés non inscrits.

La menace peut aussi venir du "socle commun" qui unissait jusqu'à un passé récent Républicains et "macronistes", où la suspension de la réforme de la retraite est parfois vécue comme une capitulation.

LE PS PROPOSERA UN AMENDEMENT "TAXE ZUCMAN"

"C'est un recul assez net pour le camp d'Emmanuel Macron, pour le 'macronisme', puisque c'est une mesure totémique, l'une des rares du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron", a dit à Reuters Stewart Chau, analyste politique chez Verian.

Mardi à la tribune, le président d'Horizons, le parti de l'ex-Premier ministre Édouard Philippe, Paul Christophe, a qualifié de "dangereuse facilité" la suspension de la réforme des retraites et la vice-présidente du parti, Christelle Morançais, a dit qu'elle censurerait si elle était députée.

Même trouble chez Les Républicains où le président de groupe Laurent Wauquiez a rejeté la censure tandis que l'eurodéputé François-Xavier Bellamy, vice-président du parti, a expliqué au Figaro qu'il voterait la censure s'il était député.

A l'Assemblée mercredi, le Premier ministre a précisé que la suspension de la réforme des retraites ferait l'objet d'un amendement du gouvernement lors de l'examen du Projet de loi de finance pour la Sécurité sociale au mois de novembre.

"Suspendre, ce n'est pas renoncer", a-t-il dit au Sénat.

Même s'il parvient à sauver sa peau ce jeudi, le gouvernement s'attend à un automne agité au Parlement, où la discussion sur le budget échauffera les esprits.

Le PS a d'ailleurs annoncé sans attendre un futur amendement instaurant la "taxe Zucman", un impôt plancher visant les gros patrimoines dont la droite ne veut pas entendre parler.

"On n'est pas sûr que le gouvernement passe Noël", note Stewart Chau. "Les motions de censure spontanées peuvent apparaître au gré des différents débats."

Le RN, plus gros groupe politique de l'Assemblée, continue de demander une dissolution tandis que LFI invite les socialistes à censurer tout en réclamant la démission d'Emmanuel Macron.

"Ça ne tiendra pas sur la durée", a estimé mercredi la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen sur France Inter. "Si la dissolution n'est pas décidée aujourd'hui, elle sera peut-être décidée dans trois semaines ou dans trois mois. De toute façon, le gouvernement tombera, c'est une évidence."

(Reportage Elizabeth Pineau, édité par Blandine Hénault)

4 commentaires

  • 10:26

    Réduire les dépenses publiques n'est pas prioritaire, on préfère laisser la poussière sous le tapis le plus longtemps possible et quand on le retournera personne ne voudra la ramasser.


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