par Joshua McElwee
Le Vatican tarde à confirmer l'information selon laquelle le pape Leon XIV serait disposé à accueillir le prochain cycle de pourparlers entre la Russie et l'Ukraine afin de mettre fin à la guerre, faisant peser un doute sur la suite des négociations.
Le Saint-Siège n'a pas fait de déclaration officielle sur le sujet depuis que le président américain Donald Trump, à la suite de son entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, a émis l'idée que la cité-Etat puisse accueillir de telles négociations.
Cependant, la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, a déclaré mardi dans un communiqué que le pape Léon XIV lui avait confirmé lors d'un entretien téléphonique qu'il était disposé à accueillir ces discussions.
Le bureau de presse du Vatican a refusé de commenter l'appel entre la dirigeante italienne et le souverain pontife, ni les déclarations de ce dernier.
Le pape Leon XIV a par ailleurs tenu sa première audience générale mercredi sur la place Saint-Pierre, réitérant son appel à "mettre un terme aux hostilités" dans la bande de Gaza, mais n'a pas fait mention de la guerre en Ukraine.
Selon Massimo Faggioli, spécialiste du Vatican à l'Université Villanova de Pennsylvanie, le Saint-Siège tient à observer un moment de transition entre les deux papes avant de prendre des mesures politiques.
"Il est intéressant de noter que la transition papale est toujours en cours, (...) plusieurs chefs de gouvernements, notamment en Italie, essaient de mettre la pression sur le Vatican pour qu'il s'engage dans des pourparlers de paix qui n'ont mené à rien ces trois dernières années", a déclaré Massimo Faggioli.
Le silence reste de mise chez les responsables du Vatican. Un dirigeant, sous couvert d'anonymat, a déclaré que la politique était de rester ouvert à l'idée d'accueillir des négociations pour mettre un terme à tout conflit dans le monde, en prenant garde à ne pas paraître engagé auprès d'une des deux parties.
OPÉRATIONS EN COULISSES
Dans un discours daté du 14 mai, le nouveau pape a déclaré que le Vatican pouvait agir en tant que médiateur dans les conflits, sans mentionner l'Ukraine ou la Russie.
Deux jours plus tard, un haut représentant a affirmé que le pape avait mis en avant la "disponibilité" du Vatican à accueillir les discussions, notamment entre Kyiv et Moscou.
"Nous avons toujours dit, et l'avons répété aux deux parties : nous sommes disponibles. Si vous vouliez vous rencontrer, le Saint-Siège, le Vatican, pourrait être un bon endroit, avec toute la discrétion de mise", a déclaré Pietro Parolin, le Secrétaire d'Etat du Vatican.
Le Vatican, qui dispose de nombreuses ambassades dans les capitales mondiales, joue souvent un rôle de médiateur dans les conflits, mais préfère opérer en coulisses.
Par le passé, le pape François avait accueilli en 2019 Salva Kiir et Riek Machar, deux dirigeants rivaux du Soudan du Sud pour mettre un terme à la guerre civile qui avait tué des centaines de milliers de personnes.
Le sommet de 24 heures avait pour but de permettre aux deux hommes, chrétiens, d'observer une retraite spirituelle. A la fin de la réunion, le pape François s'était agenouillé devant les deux dirigeants, leur implorant de ne pas reprendre leur guerre.
(Version française Zhifan Liu, édité par Kate Entringer)
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