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Le poulet, une protéine animale optimale pour le climat... Mais pas forcément pour la nature!
information fournie par Boursorama avec Media Services 30/10/2023 à 12:07

En termes de bilan carbone, le poulet est imbattable comparé au porc ou au boeuf. Mais pour avoir des poulets, il faut en effet produire les grains qui les nourrissent, ce qui implique de grandes surfaces cultivées, des engrais de synthèse, des pesticides... Avec des conséquences sur la biodiversité, la qualité de l'eau, la déforestation. Sans compter le bien-être animal.

( AFP / DAMIEN MEYER )

( AFP / DAMIEN MEYER )

Le poulet, dénué de restrictions religieuses ou culturelles, est l'une des viandes les plus consommées au monde avec le porc. Sa production ne cesse d'augmenter et devrait atteindre plus de 103 millions de tonnes annuelles (hors pattes) en 2024, selon le ministère américain de l'Agriculture. Mais est-ce une bonne chose ?

En termes de bilan carbone, le poulet est imbattable, notamment grâce à son rendement accéléré, de son éclosion à son abattage, il ne se passe qu'un mois et demi. Il génère "moins d'un kilo" en moyenne d'équivalent CO2 (CO2e) par kg produit (avant abattage, transformation et distribution), selon l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), contre près de 2 kg pour le porc et 30 kg pour le bœuf . D'autres estimations diffèrent, parfois de beaucoup, mais confirment des ordres de grandeur largement en faveur du poulet.

Car les vaches sont pénalisées par leurs rots chargés de méthane, un gaz très réchauffant. Contrairement à une idée reçue, le transport n'alourdit l'empreinte carbone des aliments que marginalement.

Les protéines végétales sont généralement meilleures en termes de carbone, mais le poulet fait aussi bien voire légèrement mieux que le riz , selon les estimations, en raison du méthane qui se dégage des rizières. Surtout si les volailles sont élevées intensivement.

Dévoré sur tous les continents, le poulet serait donc une solution du strict point de vue climatique, s'il venait à remplacer le boeuf... Pas anodin, quand on sait que l'élevage représenterait de l'ordre de 10 à 20% des émissions humaines de gaz à effet de serre.

Meilleure option pour le climat, le poulet n'est pourtant pas forcément ce qu'il y a de mieux pour la nature . Pour avoir des poulets, il faut en effet produire les grains qui les nourrissent, ce qui implique de grandes surfaces cultivées, des engrais de synthèse, des pesticides... Avec des conséquences sur la biodiversité, la qualité de l'eau, la déforestation. Sans compter le bien-être animal.

"Si on raisonne uniquement en regardant les émissions de CO2 par kilo de viande, on va tous se mettre à manger du poulet, on pourrait avoir l'impression qu'on a la solution et on ferait une erreur monumentale", estime Pierre-Marie Aubert, de l'Institut du développement durable et des relations internationales.

"Si vous ne pensez que carbone, un tas de choses vont se retourner contre vous à long terme" , poursuit M. Aubert, qui juge "délirante" la progression du poulet dans les assiettes.

"On a tellement insisté sur les émissions des ruminants que beaucoup de gens pensent que substituer le poulet au bœuf suffit mais c'est la consommation totale de viande qu'il faut réduire" , pointe Lucile Rogissart, chercheuse à l'Institut de l'économie pour le climat. Elever moins d'animaux, c'est consommer moins de ressources. Sans pour autant bannir les vaches qui ont notamment le mérite - quand elles pâturent - de fournir des protéines à partir de végétaux non consommables par les humains.

"Faire des choix alimentaires sur la base d'un seul critère n'est jamais une bonne idée", conclut Anne Mottet, du Fonds international de développement agricole, une des agences alimentaires des Nations unies. Un exemple: certes, le boeuf est plus gras et plus émetteur que la viande blanche, mais "un peu de viande rouge" reste utile contre la carence en fer, qui touche un tiers des femmes.

5 commentaires

  • 30 octobre 14:43

    L'un des meilleurs bilan C02 pour les protéines avec les algues et le meilleur en surface occupée et eau est celui des levures (comme pour le pain, vin, fromage etc) qui font des protéines à partir du C02 de l'air et nécessitent peu d'eau et peu d'énergie et on obtient tous les goûts possibles. Voir Solein, Arbiom, Biospringer, Natures Fynd etc. Il suffit de manger plus intelligemment


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