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Le mouvement kurde PKK déclare un cessez-le-feu
information fournie par Reuters 01/03/2025 à 19:24

(Actualisé avec déclarations de Erdogan)

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a déclaré samedi un cessez-le-feu immédiat, conformément à l'appel de son chef historique Abdullah Öcalan, qui purge une peine de prison à vie en Turquie, a rapporté une agence de presse proche du mouvement.

Après quatre décennies de lutte armée contre l'Etat turc, Abdullah Öcalan a appelé jeudi à la dissolution de son organisation et a demandé à ses combattants de déposer les armes.

Cette initiative pourrait avoir de vastes implications régionales en mettant fin à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis que le PKK, désormais basé dans les montagnes du nord de l'Irak, a lancé son insurrection en 1984.

Dans un communiqué, le mouvement kurde dit espérer la libération d'Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999 dans un régime de quasi-isolement, afin que le dirigeant conduise le processus de désarmement. Il ajoute que la réussite de ce processus dépend de conditions politiques et démocratiques à créer.

"Nous, PKK, sommes pleinement en accord avec le contenu de l'appel (d'Abdullah Öcalan) et déclarons que, depuis notre front, nous tiendrons compte des nécessités de cet appel et l'appliquerons", a dit le PKK, cité par l'agence Firat.

"Au-delà, les questions telles que la mise en oeuvre du désarmement ne peuvent être traitées que sous la direction effective du chef Apo", ajoute-t-il en désignant Abdullah Öcalan par son surnom.

Il affirme qu'il va cesser immédiatement toute hostilité à moins qu'il ne soit attaqué.

La Turquie du président Recep Tayyip Erdogan exclut jusqu'à présent toute négociation avec le PKK et exige le désarmement de tous les mouvements kurdes, y compris en Irak et en Syrie.

Lors d'une cérémonie de rupture du jeûne à l'occasion du premier jour du Ramadan, le président Erdogan a brandi la menace d'une reprise des opérations contre le PKK si le processus de désarmement était bloqué, tout en assurant que les efforts dans le contre-terrorisme ne seraient pas entravés.

"Si les promesses effectuées sont bloquées constamment, si l'on tente de nous tromper (...) nous ne pourrons pas être tenus pour responsables", a déclaré Recep Tayyip Erdogan.

"Si besoin, nous poursuivrons nos opérations - qui sont toujours en cours - (...) jusqu'à ce que le dernier terroriste soit éliminé", a ajouté le président turc.

Plus tôt, le vice-président Cevdet Yilmaz a écrit sur X que la dissolution du PKK "sans aucune négociation" inaugurerait une nouvelle ère.

Tout en saluant l'appel d'Abdullah Öcalan, les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les Etats-Unis mais considérées par la Turquie comme une émanation du PKK, ont déclaré qu'il ne les concernait pas.

Ankara a réclamé à plusieurs reprises le désarmement de la branche armée des FDS depuis la chute du président syrien Bachar al Assad début décembre, en menaçant d'une intervention militaire.

L'appel d'Abdullah Öcalan a été salué par les Etats-Unis, l'Union européenne ou encore l'Irak et l'Iran.

(Reuters ; version française Camille Raynaud, Bertrand Boucey et Zhifan Liu)

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