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Le FMI revoit à la hausse la croissance française et alerte sur une récession forte en Allemagne
information fournie par Boursorama avec Media Services 10/10/2023 à 11:40

La France devrait toutefois connaître une baisse de l'inflation plus lente que dans les autres économies européennes.

( AFP / SAUL LOEB )

( AFP / SAUL LOEB )

Le FMI a estimé mardi 10 octobre dans un rapport que l'économie française "a mieux résisté" que le reste des économies européennes cette année mais est confrontée à une inflation qui persiste davantage. À l'inverse, l'institution prévoit que l'Allemagne va connaître une récession plus forte que prévu et sera lanterne rouge des grands pays industriels avec une économie minée par les taux d'intérêts élevés et des échanges commerciaux en berne.

Le Fonds a publié mardi son rapport annuel sur l'état de l'économie dans le monde (ou WEO), prévoyant notamment pour 2023 une croissance un peu plus élevée en France que ce qu'elle anticipait lors de ses précédentes prévisions, en juillet, à 1% contre 0,8% il y a trois mois , alors que la zone euro devrait finir l'année à tout juste 0,7%, notamment tirée vers le bas par la récession attendue en Allemagne. Celles de 2024 restent en revanche inchangées, à 1,3%, légèrement au-dessus de celles pour l'ensemble de la zone euro (1,2%).

L'économie française a notamment profité de "l'importance des services" et en particulier de la reprise du tourisme "un peu comme d'autres pays de la zone euro", à commencer par l'Espagne et l'Italie.

Rebonds du tourisme, de l'industrie, de l'aérien...

Mais "ce que l'on voit dans les chiffres, c'est qu'il y a aussi un rebond de la production industrielle. Il y a un rebond dans le secteur de l'automobile, dans le secteur aérien, dans la production d'énergie, notamment du fait de la remise en marche des centrales nucléaires", a détaillé le chef-économiste du Fonds monétaire international (FMI), Pierre-Olivier Gourinchas. La France avait été confrontée en 2022 à l'arrêt simultané de près de la moitié de son parc nucléaire, après notamment la découverte de micro-fissures dans les circuits de refroidissement des réacteurs, forçant le pays à s'approvisionner davantage à l'étranger.

Si la croissance est plus élevée que dans la zone euro, le retour de l'inflation vers des eaux plus clémentes, autour de 2%, sera en revanche plus lente qu'ailleurs, estime le FMI. Parmi les causes, "une économie qui a été plutôt bien protégée en 2022, avec par exemple différents boucliers énergétiques", mais du coup leur fin entraîne une hausse des prix , "on l'a vu par exemple avec l'augmentation du prix de l'électricité intervenue pendant l'été", a souligné Pierre-Olivier Gourinchas. "Par rapport à des pays qui n'ont pas eu de mesures aussi agressives de protection et donc une inflation beaucoup plus forte mais aussi un recul plus marqué, la France a eu une inflation plus faible mais aura une désinflation plus lente" , a prévenu le chef-économiste du Fonds.

Pour l'Allemagne, le FMI prévoit en revanche une récession plus forte que prévu pour l'année 2023. Dans ses prévisions mondiales trimestrielles, l'institution table désormais sur une contraction de 0,5% du Produit intérieur brut (PIB) de la première économie européenne, contre un recul de 0,3% prévu lors de son estimation précédente en juillet. Le rapport confirme que l'Allemagne sera le seul pays du G7 à voir son activité se contracter cette année. Cette contre-performance de la traditionnelle locomotive de l'UE déteint sur la prévision de croissance de la zone euro, également abaissée de 0,2 point de pourcentage pour 2023, à 0,7%.

Dans le prolongement d'un été marqué par une succession de mauvais indicateurs, l'Allemagne va connaître à nouveau "une légère contraction économique" au second semestre de l'année, comme ce fut le cas lors du dernier hiver, prévoit le FMI. La quatrième économie mondiale essuie un double choc, avec la "faiblesse des secteurs sensibles aux taux d'intérêt" et le "ralentissement de la demande des partenaires commerciaux", explique-t-il.

Faiblesses structurelles

L'institut basé à Washington prévoit un rebond de l'Allemagne en 2024, mais a revu ses prévisions à la baisse, à 0,9 % de croissance du PIB contre 1,3 % en juillet. La faiblesse chronique de la croissance allemande ces dernières années a fait ressurgir le spectre de l'"homme malade de l'Europe" dans les médias, une expression remontant à la fin des années 1990 après le contrecoup de la réunification.

L'envolée des prix de l'énergie et la dépendance au commerce extérieur avec la Chine, son premier partenaire depuis plusieurs années, se retournent contre l'Allemagne depuis la guerre russe en Ukraine et le tassement de l'activité chez le géant asiatique, a observé Isabel Schnabel, membre allemande du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, dans une récente interview.

D'autres facteurs structurels - vieillissement rapide de la société et pénurie croissante de main-d'œuvre... - pourraient "avoir des effets à plus long terme" sur la croissance, ajoute-t-elle. La lourdeur des réglementations et la numérisation trop lente de l'économie sont aussi régulièrement mises en cause.

Fort émetteur de CO2 à cause du poids de l'industrie et d'un mix énergétique en partie dépendant des énergies fossiles, le pays doit accélérer sa transformation verte et technologique s'il veut voir perdurer le succès du "Made in Germany" à l'exportation, pilier du modèle allemand. "L'Allemagne est comme un quadragénaire qui a longtemps réussi, mais qui doit maintenant se réorienter professionnellement" , avait fait valoir dans une interview cet été Clemens Fuest, de l'institut économique allemand Ifo.

11 commentaires

  • 10 octobre 18:03

    Savati le brebieau AiKI41?


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