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Le dollar plus fort que l'euro : quelles conséquences pour les européens ?
information fournie par DT Expert 31/08/2022 à 17:27

Le dollar plus fort que l'euro : quelles conséquences pour les européens ? Crédit photo : Adobe Stock

Le dollar plus fort que l'euro : quelles conséquences pour les européens ? Crédit photo : Adobe Stock

L'euro est retombé sur ses plus-bas de 20 ans contre le dollar cet été à deux reprises. La tendance de fond de moyen terme reste négative pour la monnaie unique, vis-à-vis du dollar. Au vu de la situation actuelle, certains analystes pensent même que la tendance pourrait se prolonger sur le long terme. Pour quelles raisons ? Quelles sont les conséquences pour l'Europe ?

LA FED EN AVANCE SUR LA BCE, L'EUROPE TOUCHEE PAR LA GUERRE

Depuis mars, la banque centrale américaine (Fed) a montré sa volonté de jouer sur les taux directeurs afin de lutter contre l'inflation, tandis que la Banque Centrale Européenne (BCE) a attendu et navigue dans un horizon plutôt flou aux yeux des investisseurs. Les taux d'intérêts plus élevés aux Etats-Unis attirent les investisseurs, rendant la détention de dollars plus rémunératrice que l'euro.

Il faut tout de même noter que la probabilité de voir une hausse des taux de 0,75% est de plus en plus grandissante à la vue de l'inflation en zone euro.  La BCE doit tout de même faire attention en contractant sa politique monétaire au regard des disparités entre les différents pays de la monnaie unique, car cela risquerait de créer une crise de la dette souveraine dans certains pays très endettés tels que l'Italie.

Une approche « Stop & Go » semble de plus en plus possible, c'est-à-dire que la banque centrale européenne pourrait marquer une pause début 2023 lors de la récession et reprendre sa politique monétaire dans le courant de l'année prochaine lorsque l'économie se redressera.

La Fed en avance sur la BCE, l'Europe touchée par la guerre. Crédit photo : Bloomberg

La Fed en avance sur la BCE, l'Europe touchée par la guerre. Crédit photo : Bloomberg

Par ailleurs, la guerre en Ukraine et ses conséquences telles que les tentatives d'intimidation et de pression russes sur l'approvisionnement de l'Europe en énergie se font ressentir. En effet, c'est une pénurie énergétique qui est attendue en Europe, et les choses ne semblent pas évoluer dans le bon sens, au contraire. Ces nouvelles induisent la crainte des investisseurs, qui fuient l'euro pour se diriger vers des valeurs plus sûres, comme le dollar.

Toutes ces raisons provoquent l'appréciation du dollar et dans le même temps une dépréciation de l'euro, provoquant le scénario actuel.

QUELLES SONT LES CONSEQUENCES POUR L'EUROPE ?

Il faut rappeler que l'Europe importe plus que ce qu'elle n'exporte. La zone euro n'importe que pour 40% de produits facturés en euro contre plus de la moitié en dollars selon Eurostat.

De plus, le dollar est indexé sur beaucoup de produits tel que les matières premières comme le pétrole ou le gaz dont les cours ne cessent de grimper avec la guerre en Ukraine et l'inflation grandissante.

L'euro se déprécie, la logique veut donc qu'il nécessite davantage d'euros pour pouvoir « acheter » du dollar (ou toute autre monnaie). Les importations dans la zone deviennent donc plus chères et les entreprises perdent en compétitivité. Or l'Europe étant plus importatrice qu'exportatrice, la balance penche donc du côté négatif, et les ménages perdent en pouvoir d'achat.

LES ENTREPRISES SONT-ELLES GAGNANTES ?

Pour les entreprises principalement exportatrices, la baisse de l'euro est une bonne chose. En effet, elle rend l'achat plus intéressant pour les pays extérieurs à l'Europe, leur monnaie s'appréciant au détriment de celle où elles achètent.

Ainsi, les entreprises exportatrices gagnent en compétitivité, tandis que les importatrices pâtissent de ce contexte. C'est le cas des secteurs manufacturiers tels que le luxe, les voitures, ou encore l'aéronautique qui devraient mieux s'en sortir.

Les entreprises sont-elles gagnantes ? Crédit photo : Bloomberg

Les entreprises sont-elles gagnantes ? Crédit photo : Bloomberg

Les autres entreprises qui sont extrêmement liées aux matières premières et aux énergies en général, ainsi que celles qui exportent peu, se retrouvent dans des situations plus compliquées. Les entreprises produisant de l'ammoniac, de l'urée, du zinc ou encore de l'aluminium par exemple, sont durement impactées par la hausse du prix du gaz, fixé sur le dollar.

DU COTE DE L'ANALYSE TECHNIQUE

Du côté de l'analyse technique

Du côté de l'analyse technique

On voit très clairement que les cours de l'EURUSD sont enfermés au sein d'un large canal de long terme descendant, depuis juin 2008. La paire a proprement testé la borne supérieure dudit canal à plusieurs reprises, sans réussir à s'en affranchir.

Or, la cassure du support clé cette semaine a ouvert la voie à un nouveau potentiel baissier. Aussi, tant que le nouveau point pivot des 1,035 ne sera pas dépassé, il faudra rester prudents, et la franche cassure de la parité de 1 pour 1 conduirait à une domination du dollar vers les 0,97, voire jusqu'aux 0,92 en extension.

Le cas échéant, il faudra donc attendre un passage au-dessus des 1,035 pour envisager une reprise de l'euro avec en première ligne de mire les 1,063 puis les 1,185.

Réalisé par Mathis Erba, Charles Dhennin avec l'aide de Marc Dagher

Article initialement publié sur DT Expert

2 commentaires

  • 31 août 20:07

    on va ruiner les russes en faisant chuter le rouble ... comme dirait Bruno ... et en faisant chuter l euro ca donne quoi ...


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