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Le chômage aux Etats-Unis poursuit sa remontée en novembre
information fournie par Boursorama avec AFP 16/12/2025 à 17:50

( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / ANDREW WEVERS )

( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / ANDREW WEVERS )

Le marché de l'emploi aux Etats-Unis a montré des signes de dégradation au mois de novembre, avec une progression du taux de chômage à 4,6%, au plus haut depuis quatre ans, alors que les créations d'emplois continuent de ralentir.

Ces dernières ont malgré tout progressé plus que prévu, selon les données publiées mardi par le département du Travail, avec 64.000 nouveaux emplois créés en novembre, soit un peu mieux que les prévisions des analystes, qui s'attendaient à 45.000, selon le consensus publié par MarketWatch.

Ils tablaient en revanche sur un taux de chômage un peu moins élevé, à 4,5%.

Signe de ce ralentissement, le nombre de personnes au chômage depuis moins de cinq semaines a augmenté de 326.000 unités par rapport au mois de septembre, le dernier mois pour lequel les données ont été publiées.

Soit l'équivalent de près de la moitié de celles ayant perdu leur emploi entre septembre 2024 et septembre 2025.

Le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, s'est cependant montré optimiste devant la presse, estimant que "l'économie devrait progresser de 4% pour le deuxième trimestre d'affilée. Avec de telles données, généralement les créations d'emplois suivent, ce serait donc étonnant de ne pas voir l'emploi suivre la même trajectoire".

Dans le même temps, le nombre de personnes étant en temps partiel, alors qu'elles souhaiteraient être à temps complet, a progressé de 909.000 unités, toujours comparé à septembre, signe que les entreprises ont tendance à adapter le temps de travail au ralentissement de leur activité plutôt que de licencier, dans l'immédiat.

Les statistiques de l'emploi proviennent de deux enquêtes distinctes, publiées en même temps, l'une réalisée auprès des entreprises, l'autre auprès des ménages, ce qui peut expliquer ces évolutions opposées.

Les créations d'emplois se sont majoritairement concentrées dans le secteur de la santé, de la construction et de l'assistance sociale, alors qu'à l'inverse la messagerie et les transports connaissent des suppressions.

- L'emploi fédéral recule -

Le gouvernement fédéral voit également le nombre de ses employés continuer à diminuer, après les vastes restructurations mises en place au début de l'année, dans la foulée du retour à la Maison Blanche de Donald Trump, et en particulier des coupes réalisées par le Département de l'efficacité gouvernementale (DOGE), alors dirigé par le milliardaire Elon Musk.

Au total, 271.000 fonctionnaires ont quitté leur poste depuis le mois de janvier de cette année.

Enfin, les salaires horaires sont restés quasiment stable sur un mois, n'augmentant en moyenne que de cinq cents, soit une hausse de 0,1%. Sur un an la hausse est de 3,5%, un taux légèrement supérieur à l'inflation (+2,8% sur un an selon l'indice PCE, privilégié par la Fed pour sa politique monétaire).

Les données pour le mois de novembre ont été publiées en retard du fait de la paralysie budgétaire ("shutdown") de 43 jours entre octobre et novembre, perturbant leur collecte.

Le département du Travail avait d'ailleurs choisi de ne pas publier le taux de chômage et les créations d'emplois pour le mois d'octobre du fait du "shutdown", ses agents n'ayant alors pu réaliser les enquêtes nécessaires, alors que, selon son bureau en charge des statistiques (BLS), les données ne peuvent pas "être collectées rétroactivement".

Il a cependant finalement ajouté les données de l'emploi à celles de novembre.

La publication pour novembre intervient moins d'une semaine après la décision de la Réserve fédérale (Fed) d'abaisser de 0,25 point ses taux directeurs, précisément du fait de ses inquiétudes quant à la remontée des risques concernant le marché de l'emploi.

Du fait des créations d'emplois, la cheffe économiste de Nationwide, Kathy Bostjancic s'attend, dans une note, à voir la Fed "prolonger la pause jusqu'au mois de juin, ce qui devrait permettre à l'inflation d'atteindre son pic et au nouveau président de la Fed d'entrer en fonction".

Le mandat de l'actuel titulaire, Jerome Powell, doit en effet se terminer en mai prochain et Donald Trump pourrait annoncer dans les prochaines semaines le nom du candidat à sa succession. Beaucoup voient M. Hassett prendre la tête de l'institution.

La Fed a le double mandat de maintenir l'inflation autour de 2% et de faire en sorte que Etats-Unis soient au plus proche du plein emploi. Elle évalue sans arrêt les risques pesant sur la réalisation de chacune de ses missions pour déterminer sa politique monétaire.

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