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Le chef de l'armée israélienne hostile à une extension de la guerre à Gaza-sources
information fournie par Reuters 06/08/2025 à 15:32

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu assiste à une discussion en séance plénière à la Knesset, le parlement israélien, à Jérusalem

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu assiste à une discussion en séance plénière à la Knesset, le parlement israélien, à Jérusalem

par Alexander Cornwell et Nidal al-Mughrabi

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est heurté mardi pendant une réunion qui a duré trois heures au refus du chef d'état-major de l'armée de prendre le contrôle de la totalité de la bande de Gaza, ont déclaré trois responsables israéliens.

Eyal Zamir a averti le chef du gouvernement qu'une telle initiative risquerait de piéger indéfiniment l'armée dans un territoire dont elle s'est retirée il y a deux décennies, et mettrait en danger la vingtaine d'otages du Hamas qui seraient encore vivants, ont précisé ces sources.

L'armée israélienne dit contrôler à l'heure actuelle 75% de la bande de Gaza. L'enclave densément peuplée a été dévastée par près de deux ans de guerre et la quasi totalité de la population a déjà été déplacée à plusieurs reprises. Soumis par Israël à un blocus presque total, les habitants sont au bord de la famine, selon les agences de l'Onu et les organisations humanitaires.

Les Nations unies ont qualifié de "très alarmantes" les informations selon lesquelles Benjamin Netanyahu souhaiterait que l'armée prenne totalement le contrôle de Gaza alors que certains ministres de son gouvernement appellent ouvertement à l'annexion des territoires palestiniens.

L'armée, qui accuse le Hamas d'opérer parmi les civils, a parfois évité des zones où les renseignements suggéraient que des otages pourraient être détenus et d'anciens captifs ont déclaré que leurs ravisseurs menaçaient de les tuer si les forces israéliennes s'approchaient.

Benjamin Netanyahu a rétorqué à Eyal Zamir que l'armée n'avait pas réussi jusqu'à présent à retrouver les derniers otages, alors qu'Israël s'est retiré des négociations en vue d'un accord de cessez-le-feu et d'une libération des otages, en accusant le Hamas de les avoir fait capoter.

L'ARMÉE OBÉIRA, DIT LE MINISTRE DE LA DÉFENSE

Le ministre de la Défense, Israël Katz, a écrit mercredi sur le réseau social X que le chef d'état-major avait le droit et le devoir d'exprimer son opinion, tout en assurant que l'armée appliquerait les décisions du gouvernement jusqu'à ce que tous les objectifs de guerre soient atteints.

Le bureau de Benjamin Netanyahu a confirmé que celui-ci s'était entretenu avec Eyal Zamir mardi, mais il s'est refusé à tout commentaire.

Le Premier ministre, qui s'est dit publiquement favorable à une prise de contrôle de Gaza dans un passé récent, doit réunir jeudi son cabinet de sécurité pour décider de la stratégie à suivre pour accentuer la pression sur le Hamas.

Plusieurs de ses ministres d'extrême droite ont brandi la menace d'une démission si Israël met fin à la guerre et renonce à l'annexion de Gaza.

Une majorité d'Israéliens est favorable à une solution diplomatique, selon les sondages, mais les vidéos d'otages émaciés diffusées la semaine dernière par le Hamas et le Djihad islamique ont provoqué une vive émotion et une grande colère dans le pays.

Une extension de l'offensive militaire dans les zones où plus de deux millions de Gazaouis tentent de survivre avec des tentes pour seul abri serait probablement dévastatrice pour les Palestiniens.

Mais elle mettrait aussi à rude épreuve l'armée israélienne, composée en grande partie de réservistes et qui a perdu des centaines de soldats au combat depuis le début de la guerre.

En attendant la décision du gouvernement, l'armée poursuit ses frappes aériennes dans l'enclave. Selon le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, 135 personnes sont mortes au cours des dernières 24 heures.

Cela porte le bilan à plus de 61.000 morts depuis le début du conflit, déclenché après les attaques du Hamas qui ont fait environ 1.200 morts en Israël le 7 octobre 2023.

(Alexander Cornwell à Tel Aviv et Nidal al-Mughrabi au Caire; version française Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)

2 commentaires

  • 17:14

    L'armée israélienne désapprouve majoritairement ce que le gouvernement Nétaniahou lui oblige à commettre à Gaza...


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