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Le cerveau présumé du "casse du siècle" devant les juges
information fournie par Reuters 11/02/2018 à 17:00

LE CERVEAU PRÉSUMÉ DU "CASSE DU SIÈCLE" DEVANT LES JUGES

LE CERVEAU PRÉSUMÉ DU "CASSE DU SIÈCLE" DEVANT LES JUGES

par Jean-François Rosnoblet

MARSEILLE (Reuters) - Figure du milieu marseillais, Jacques Cassandri doit être jugé à partir de lundi aux côtés de plusieurs membres de sa famille pour le blanchiment présumé du butin du "casse du siècle", un hold-up perpétré en 1976 dans une succursale de la Société générale de Nice qui a été attribué à Albert Spaggiari avant d'être revendiqué par l'accusé dans un livre-témoignage.

Il est poursuivi pour des faits de recel de vol aggravé, de blanchiment commis en bande organisée, de travail dissimulé et de non-justification de ressources.

Le 16 juillet 1976, Albert Spaggiari et une dizaine de complices accèdent à la salle des coffres de l'agence bancaire niçoise par un long tunnel creusé à partir du réseau d'égouts de la ville. En un week-end, ils ouvrent les coffres à coups de burin avant de s'enfuir avec un magot de plus de 46 millions de francs, soit environ 32 millions d'euros d'aujourd'hui.

L'inscription à la craie "Sans arme, ni haine, ni violence" assure la notoriété du "gang des égoutiers", dont l'exploit sera adapté au cinéma.

Arrêté en octobre 1976 avant de s'évader du bureau du juge d'instruction, Albert Spaggiari est condamné par contumace à la réclusion à perpétuité et meurt en 1989 sans avoir été repris.

L'affaire rebondit en 2010 quand Jacques Cassandri est identifié par les enquêteurs comme étant Amigo, pseudonyme d'un auteur qui affirme dans un livre être le véritable cerveau du "casse du siècle".

"Les éléments de la procédure le désignent comme l'auteur de cet ouvrage", note le juge chargé de l'instruction dans une ordonnance de plus d'une centaine de pages qui renvoie le prévenu devant le tribunal correctionnel de Marseille.

VÉRITÉ HISTORIQUE

"La verve littéraire de l'intéressé est associée à un scrupuleux souci de rétablir une vérité historique sur le rôle des différents protagonistes ainsi qu'à une minutieuse reconstitution factuelle en parfaite adéquation avec les éléments objectifs de l'enquête niçoise", peut-on lire dans le document, que Reuters a pu consulter.

Mais si Jacques Cassandri a pris soin de publier son témoignage une fois le vol prescrit, il a omis le blanchiment du butin qui, lui, peut encore lui valoir un procès.

C'est une faille dans laquelle s'engouffrent les enquêteurs, qui passent au crible le patrimoine de cette célébrité du milieu.

Ils s'aperçoivent qu'il détient avec sa famille des terrains à bâtir en Corse, plusieurs appartements achetés comptant à Marseille, des établissements de nuit mais aussi des bijoux, des visons et des meubles à profusion.

Un train de vie que rien ne semble pouvoir justifier, selon les enquêteurs.

"L'intéressé apparaît présenter une surface financière occulte considérable, en adéquation avec son implication dans le banditisme corso-marseillais, qu'il s'est lui même plu à rappeler dans un ouvrage littéraire", note le magistrat instructeur, qui relève l'utilisation systématique de prête-noms et l'enregistrement de biens au nom de sa famille, notamment ses deux enfants, sa belle-fille et son épouse.

Ces derniers se retrouvent dans le box des accusés pour des faits de blanchiment et de non-justification de ressources.

UN ANCIEN DE LA FRENCH CONNECTION

"Les membres de sa famille proche n'ignoraient aucunement puiser l'origine de leur train de vie dans cette prouesse fréquemment narrée par le pater familias lors des dîners familiaux", précise l'enquête.

"L'envergure financière exceptionnelle de l'intéressé, conjuguée à l'absence de déclaration de revenus conséquents sur la longue période correspondant à son passé pénal dans le domaine des stupéfiants et du proxénétisme, permettent clairement de déterminer l'origine des fonds injectés dans ces activités illicites puis dans les multiples acquisitions patrimoniales et investissements commerciaux", lit-on encore dans l'ordonnance de renvoi.

Fiché au grand banditisme, le père de famille de 74 ans se présente devant ses juges comme "retraité et fatigué" et "non concerné par les élucubrations des policiers".

"La délinquance, ce n'est pas mon truc. Mais je ne suis pas un saint", se justifie-t-il pourtant lors de ses premières auditions de garde à vue.

Il a finalement reconnu devant les enquêteurs sa participation au casse de Nice, précisant que sa part du butin ne représentait que deux millions de francs et avait été depuis intégralement dilapidée.

Jacques Cassandri, qui a été arrêté lors du démantèlement d'un trafic de drogue de la French Connection avec l'Amérique du Sud au début des années 1970 et a été aussi condamné pour des faits de proxénétisme, encourt une peine maximale de dix ans d'emprisonnement pour les faits de blanchiment et la confiscation de tous les biens saisis.

Le procès est programmé jusqu'à vendredi.

(Edité par Simon Carraud)

1 commentaire

  • 11 février 20:23

    le cretinisme n a pas de milieu social, la preuve


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