
La présidente de la BCE Christine Lagarde à Francfort
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a renouvelé mardi ses appels à renforcer le rôle de l'euro à l'échelle mondiale.
L'euro, la deuxième monnaie la plus utilisée à l'international après le dollar, s'est apprécié cette année alors que les investisseurs cherchaient à s'éloigner du billet vert en raison de l'incertitude politique, se tournant vers des valeurs sûres telles que l'or et les obligations européennes de premier ordre.
Mais le marché des dettes souveraines de la monnaie commune est relativement petit comparé à celui des Etats-Unis, ce qui l'expose à un risque de volatilité en cas de tels flux.
"D’une certaine manière, nous subissons les conséquences des décisions politiques prises à Washington et des choix d’allocation de portefeuille effectués à l’échelle mondiale, sans pouvoir exercer une grande influence ", a déclaré Christine Lagarde depuis Paris.
"Mais rester spectateurs n’est pas une option. Nous ne pouvons pas rester un refuge passif, absorbant les chocs créés ailleurs. Nous devons faire de l’euro une monnaie dont le destin est entre nos mains", a plaidé la présidente de la BCE.
Les critiques avancent qu'une plus grande part de marché entraînerait une appréciation de la monnaie, une tendance indésirable qui ne profiterait pas aux exportateurs.
Ces derniers assurent que la demande étrangère d'actifs de réserve entraînerait un afflux constant dans la zone euro, ce qui renforcerait la valeur de la monnaie et ne ferait pas que réduire les coûts d'emprunt.
Mais selon Christine Lagarde, il n'y a aucun lien mécanique et le marché unique pourrait atténuer ces risques en transférant une plus grande partie de son commerce extérieur vers l'euro et en développant le commerce intérieur.
Pour la présidente de l'institution financière, les difficultés économiques rencontrées par l'Europe peuvent être résolues grâce à des initiatives politiques plus audacieuses.
"Nos résultats plus faibles s’expliquent surtout par des barrières internes : la fragmentation des réglementations, des régimes fiscaux, des procédures de faillite, et l’inachèvement de l’union des marchés de capitaux".
"À cela s’ajoutent des défis structurels - coûts élevés de l’énergie, faible productivité, réticence à financer des projets communs - qui dépendent en grande partie de nous", a ajouté Christine Lagarde.
(Rédigé par Balazs Koranyi; version française Zhifan Liu, édité par Kate Entringer)
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