Le Premier ministre français Sébastien Lecornu et des membres du gouvernement français
Les députés se prononcent ce mercredi sur la suspension de la réforme des retraites dans le cadre de l'ultime journée de débats à l'Assemblée nationale sur le budget 2026 de la Sécurité sociale.
Concession clé du gouvernement de Sébastien Lecornu au Parti socialiste pour éviter la censure et donc assurer sa survie, la suspension de cette réforme controversée adoptée dans la douleur en 2023 constitue un point crucial des discussions budgétaires.
Le choix du Premier ministre, que le PS considère comme une "victoire", divise à gauche où La France insoumise (LFI) réclame une abrogation pure et simple du texte, et votera donc contre.
Il peine aussi à trouver des soutiens à droite et dans le camp présidentiel, même si ce dernier devrait s'abstenir et donc ne pas empêcher un vote favorable.
La discussion budgétaire sera au menu du déjeuner entre le Premier ministre et les parlementaires du "bloc central" de l'Assemblée et du Sénat annoncé pour la mi-journée à Matignon.
Le Rassemblement national (RN) votera pour sa part en faveur de l'article 45 bis du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) prévoyant la suspension de la réforme.
"Je vais voter pour, comme tous les députés RN", a confirmé mercredi la présidente du groupe RN à l'Assemblée, Marine Le Pen, sur RTL.
La suspension, qui ne devait concerner que les retraités de droit commun, va être élargie via un amendement aux carrières longues et aux "catégories actives et super-actives de la fonction publique", qui concernent "les métiers difficiles", a fait savoir mercredi le ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, sur France 2.
La mesure coûtera 300 millions d'euros l'an prochain et 1,9 milliard d'euros en 2027, a-t-il ajouté, et son financement interviendra via une augmentation de la fiscalité sur le patrimoine votée dans le volet "recettes" du PLFSS.
"Il y a 1,4 point de CSG supplémentaire sur le patrimoine qui rapporte 2,7 milliards donc je pense que ce financement complémentaire sera de nature à être utilisé", a expliqué le ministre. "Cela permettra de financer la suspension de cette réforme jusqu'au 1er janvier 2028".
Après deux jours de pause lié aux cérémonies du 11-Novembre, les députés commenceront à débattre à partir de 15h00 (14h00 GMT) et auront jusqu'à minuit pour se prononcer sur le volet "dépenses" du PLFSS qui doit être ensuite transmis au Sénat.
Dès jeudi, ils reprendront l'examen de la partie "recettes" du projet de loi de finances (PLF), suspendu le 3 novembre, avant un vote prévu le 17 novembre. Ils devront ensuite se prononcer sur la partie "dépenses" du PLF avant la date-butoir du 23 novembre.
Un calendrier contraint sur lequel la CGT a ajouté mercredi une pression supplémentaire, en appelant à une journée de grève et de manifestations le 2 décembre.
"Le 2 décembre, on sera dans la séquence décisive pour la discussion sur ce budget, il faut absolument que les travailleuses et les travailleurs soient de la partie pour que le débat budgétaire soit sous la pression de la mobilisation", a dit sur BFMTV la secrétaire générale du syndicat, Sophie Binet.
(Rédigé par Blandine Hénault, avec Elizabeth Pineau, édité par Sophie Louet)

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