La SNCF suggère de profiter de la négociation à venir autour des concessions autoroutières, pour y intégrer une part de financement du réseau ferroviaire.

( AFP / PHILIPPE DESMAZES )
La SNCF a besoin d'un milliard d'euros supplémentaire par an pour entretenir le réseau ferroviaire, a assuré jeudi 22 mai son patron Jean-Pierre Farandou. À défaut, ce sera le "cercle vicieux" : "pannes", "retards", "ralentissements"...
"Il faut prendre les décisions maintenant, on est à un moment critique" , a lancé Jean-Pierre Farandou sur BFMTV . "L'enjeu financier, c'est 1 milliard d'euros de plus par an pour maintenir en état ce réseau".
L'État français a fixé l'objectif d' augmenter le montant des investissements dans le réseau ferré de 1,5 milliard d'euros par an , pour atteindre 4,5 milliards par an en 2028. "Si on ne le fait pas, c'est la spirale négative avec 4.000 kilomètres de lignes abîmées dès 2028, 10.000 en 2032 . Cela veut dire des pannes, des retards, des ralentissements, c'est un cercle vicieux", a souligné Jean-Pierre Farandou jeudi.
La SNCF se positionne alors que le gouvernement a lancé début mai une grande conférence "Ambitions France Transports", qui doit dégager d'ici l'été des pistes de financement pour les transports de demain.
Aller chercher du côté des autoroutes ?
La SNCF prévoit déjà près de 3 milliards d'euros par an et s'est engagée à y ajouter 500 millions d'euros. "C'est le montant maximum que le groupe SNCF pourra sécuriser", détaille le groupe dans une contribution à la conférence, "sans remettre en cause ses investissements dans le matériel roulant , et sans contrevenir aux obligations qui lui ont été fixées dans le cadre de la réforme du ferroviaire, notamment en termes d'endettement".
Il reste donc un milliard à trouver. La SNCF suggère de profiter de la négociation à venir autour des concessions autoroutières, pour y intégrer une part de financement du réseau ferroviaire. Ce dispositif pourrait générer "a minima un milliard d'euros par an de revenus lorsque l'ensemble des concessions aura été renouvelé, soit à partir de 2036", souligne le groupe.
La SCNF propose aussi de tirer parti de la refonte du système européen d'échange de quotas carbone (5 milliards d'euros pour la France à partir de 2027 d'après ses estimations) pour en flécher une partie vers les infrastructures de transport, ou d'envisager la mobilisation budgétaire de l'État.
Jean-Pierre Farandou a également proposé de remettre en place une sorte d'écotaxe sur les camions étrangers qui traversent la France. Mais "ce n'est pas à moi qu'il appartient de déterminer les bonnes modalités", a souligné jeudi le patron de la SNCF.
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