Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

La République autoproclamée du Haut-Karabakh annonce sa dissolution
information fournie par Reuters 28/09/2023 à 13:57

 (Actualisé avec citations, précisions)
    par Felix Light
       GORIS, Arménie, 28 septembre (Reuters) - 
    Les autorités du Haut-Karabakh ont annoncé jeudi la
dissolution de leurs institutions, actant la disparition de leur
république indépendante et la fin de trente ans de lutte
séparatiste après leur défaite militaire contre l'Azerbaïdjan la
semaine dernière. 
  
        Dans un communiqué, elles ont déclaré que la République
autoproclamée de l'Artsakh, située en territoire azerbaïdjanais
et non reconnue par la communauté internationale, "cesserait
d'exister" au 1er janvier. 
  
        La capitulation des séparatistes a déclenché un vaste
exode de la population arménienne locale craignant représailles
et exactions. Plus de la moitié des 120.000 Arméniens du
Haut-Karabakh ont fui l'enclave pour gagner l'Arménie depuis la
prise du territoire montagneux par Bakou après une opération
militaire éclair le 19 septembre, selon les autorités d'Erevan.
    A ce jour, 65.036 personnes sont arrivées en Arménie, a
déclaré jeudi une porte-parole du Premier ministre arménien
Nikol Pachinian. 
        "L'analyse de la situation montre que dans les prochains
jours, il n'y aura plus d'Arméniens dans le Haut-Karabakh", a
estimé par la suite Nikol Pachinian, dénonçant un "nettoyage
ethnique". 
  
        L'Azerbaïdjan rejette cette accusation, en affirmant
qu'il garantira les droits civiques des Arméniens du Karabakh,
sans convaincre ces derniers, qui connaissent la longue histoire
sanglante entre les deux camps depuis la chute de l'Union
soviétique en 1991.
  
        "C'est une des pages les plus sombres de notre
histoire", a déclaré le père David, un prêtre arménien de 33 ans
qui s'est rendu à la frontière avec l'Azerbaïdjan pour
accueillir les réfugiés. "Toute l'histoire arménienne est
marquée par les épreuves."
  
        
  
        CRISE HUMANITAIRE
  
        Plusieurs puissances occidentales dont les Etats-Unis et
la France ont manifesté leur inquiétude quant à la situation
humanitaire et demandé à l'Azerbaïdjan d'autoriser la venue
d'observateurs internationaux sur le territoire.
  
        "L’Azerbaïdjan doit rétablir un accès humanitaire
international sans entrave, notamment depuis l’Arménie, aux
agences des Nations Unies et assurer sans délai un accès complet
et sans entrave de l’assistance humanitaire au bénéfice des
populations affectées", a déclaré jeudi la porte-parole du Quai
d'Orsay lors d'un point de presse. 
  
        La France a annoncé mercredi le déblocage d'une aide
financière supplémentaire de 7 millions d’euros destinée aux
ONG, aux agences des Nations unies et à la Croix-Rouge en
Arménie, portant à 12,5 millions d'euros son aide aux réfugiés
sur place. 
  
        Samantha Power, directrice d'USAID, l'agence fédérale
des Etats-Unis pour le développement international, a dit cette
semaine avoir eu connaissance d'informations très troublantes
faisant état de violences contre les civils. 
  
        Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev lui a assuré
mercredi lors d'un entretien que "seules les formations armées
arméniennes illégales et les installations militaires avaient
été ciblées", selon Bakou. 
  
        Les services de la présidence azerbaïdjanaise ont
déclaré jeudi qu'Ilham Aliev s'était rendu à Jabrayil, une ville
située en bordure sud du Haut-Karabakh, détruite par les forces
arméniennes dans les années 1990 et reconquise par l'Azerbaïdjan
à l'automne 2020. 
  
        Le chef de l'Etat azerbaïdjanais a qualifié la semaine
dernière les dirigeants séparatistes de "junte criminelle" qui
devront rendre des comptes devant la justice. 
  
        Ruben Vardanian, à la tête du gouvernement séparatiste
entre novembre 2022 et février 2023, arrêté mercredi par
l'Azerbaïdjan, a été inculpé jeudi de financement du terrorisme
et de franchissement illégal de la frontière azerbaïdjanaise.
  
        Entre 1988 et 1994, la première guerre du Haut-Karabakh
lors de la sécession du territoire a fait 30.000 morts et un
million de déplacés, dont plus de la moitié d'Azéris. 
  
        Selon le chercheur Thomas de Waal, environ 500.000
Azéris du Haut-Karabakh ont alors été expulsés de chez eux,
tandis que 350.000 Arméniens ont quitté l'Azerbaïdjan et 186.000
Azerbaïdjanais ont quitté l'Arménie. 
  
        A l'automne 2020, Bakou a reconquis une partie du
Haut-Karabakh à l'issue d'un conflit de 44 jours puis s'est
emparé de sa totalité lors de son opération du 19 septembre. 
  

 (Edité par Guy Faulconbridge, version française Jean-Stéphane
Brosse, édité par Kate Entringer)
 

2 commentaires

  • 28 septembre 11:28

    C'est tout simplement une question d'intérêts.


Signaler le commentaire

Fermer