
Réunion hebdomadaire du cabinet au Palais de l'Elysée à Paris
PARIS (Reuters) -Le Premier ministre français, François Bayrou, donnera lundi une conférence de presse, quelques jours après avoir rencontré le président Emmanuel Macron sur son lieu de vacances à Brégançon (Var), a fait savoir Matignon samedi.
A travers des déplacements et des interventions sur les réseaux sociaux, le chef du gouvernement a passé l'été à tenter d'expliquer le contenu de son projet de budget pour 2026, qui prévoit près de 40 milliards d'économies via des mesures souvent impopulaires.
"Le Président de la République et le Premier ministre se sont rencontrés le jeudi 21 août 2025 à Brégançon. Le Premier ministre tiendra une conférence de presse ce lundi 25 août 2025 à 16h00", ont fait savoir les services du Premier ministre.
La rentrée politique et sociale s'annonce délicate pour le centriste François Bayrou, nommé en décembre dans un contexte d'instabilité dû à l'absence de majorité du camp présidentiel à l'Assemblée nationale.
Son projet de budget pour l'année qui vient prévoit notamment la suppression de deux jours fériés, une "année blanche" impliquant un gel de certaines dépenses de l'Etat et le blocage du barème de l'impôt sur le revenu.
Des entretiens avec des responsables politiques et syndicaux sont prévus la semaine prochaine pour en débattre, en amont de la reprise des travaux au Parlement fin septembre.
Dans un message posté vendredi sur Youtube, François Bayrou dit avoir confié à l'ancien député socialiste René Dosière une mission sur les éventuels avantages accordés aux responsables politiques, parlementaires et membres du gouvernement, en réponse à des remarques de Français sur ce sujet.
MACRON DÉFEND SON "AMI"
Dans un entretien paru dans l'hebdomadaire Paris Match en début de semaine, Emmanuel Macron apporte son soutien à son impopulaire Premier ministre, formant le voeu qu'il reste à Matignon jusqu'à l'élection présidentielle de 2027 malgré les menaces de censure de l'opposition.
"Il est mon ami. Je le connais intimement. C'est mon compagnon de route. Il a les capacités pour tenir ce gouvernement qui n'est pas habituel", dit le président.
Le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a appelé à une grève générale le 10 septembre, date du début d'un mouvement de protestation informel né sur les réseaux sociaux, "Bloquons tout".
"C'est notre devoir comme parti populaire d'appuyer un mouvement populaire", a-t-il déclaré samedi sur TF1.
Devant ses partisans réunis vendredi en universités d'été à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme), l'ancien candidat à l'élection présidentielle a annoncé que LFI déposerait une motion de censure le 23 septembre pour faire tomber le gouvernement Bayrou.
Apolitique au départ et dépourvu de leader identifié, le mouvement "Bloquons tout" a reçu le soutien de La France insoumise, des Écologistes, des communistes et des socialistes.
SUD-Rail, troisième syndicat de cheminots, a appelé à faire "grève massivement" le 10 septembre.
Par la voix de ses élus, Le Rassemblement national a fait savoir pour sa part qu'il ne s'associerait pas à cette mobilisation, qu'il juge récupérée par la gauche.
"On n'est pas là pour prendre position sur des mouvements sociaux, on a été élus autour de Marine Le Pen à l'Assemblée nationale pour défendre les positions des Français, des classes populaires, des classes moyennes, de ceux qui bossent, des retraités de ceux qui n'en peuvent plus qu'on vienne les taxer, a déclaré vendredi sur Europe 1 le député RN Thomas Ménagé, appelant à ne pas "bordéliser le pays".
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, s'est montrée prudente le même jour sur France Inter, évoquant des modes d'action "flous" et mettant en garde contre des "tentatives de noyautage et d'instrumentalisation de l'extrême droite."
(Reportage Elizabeth Pineau)
1 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer