
Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste français, prononce un discours lors du forum d'été du Parti socialiste à Blois
PARIS (Reuters) -Le Parti socialiste n'accordera pas sa confiance au Premier ministre François Bayrou lors du scrutin organisé le 8 septembre à l'Assemblée nationale, a confirmé jeudi le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, appelant à piocher "dans la poche des plus riches" pour redresser les finances de la France.
François Bayrou multiplie les entretiens avec les responsables politiques de tous bords après avoir engagé la responsabilité de son gouvernement sur la question de la lutte contre l'endettement du pays. En cas d'absence de majorité lors du vote de lundi au Palais Bourbon, l'exécutif sera renversé au moment même où la France doit se doter d'un budget pour 2026.
"Je crois que la messe est déjà dite", a déclaré Olivier Faure sur RTL, répétant que la décision du PS de ne pas accorder sa confiance au gouvernement était "irrévocable".
"Nous voterons contre la confiance, parce que la confiance a été rompue depuis longtemps et que le projet de budget qu'il a présenté aux Françaises et aux Français est un budget non seulement très injuste mais qui est même récessif", a-t-il ajouté peu avant une rencontre avec le Premier ministre à Matignon.
Olivier Faure a ensuite défendu à l'issue de cette rencontre un plan du PS "parfaitement équilibré". "A la fois on réduit la dette, on cherche des recettes nouvelles et notamment dans la poche des plus riches, on ne touche pas à l'entreprise (...) et enfin on cherche à relancer (avec) plus de pouvoir d'achat".
Le projet du PS pour le budget 2026 inclut une taxe de 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros censée rapporter 15 milliards, ainsi qu'une refonte de la fiscalité sur les dividendes et les plus-values qui générerait 3,8 milliards.
Prié de dire s'il était candidat au poste de Premier ministre, Olivier Faure en outre assuré sur RTL que "ce n'est pas une question de personnes".
"J'ai dit à tous les socialistes, j'ai dit aux écologistes, aux communistes, aux ex-insoumis : 'Si demain le président vous appelle et qu'il vous demande si vous êtes d'accord pour aller à Matignon, vous y allez et ensuite on gouverne ensemble'."
LR NE CENSURERAIT PAS, DIT WAUQUIEZ
François Bayrou a tendu la main au PS et au Rassemblement national (RN) mercredi, se disant prêt à revenir sur le projet de supprimer deux jours fériés et durcissant les conditions d'accès à l'Aide médicale d'Etat (AME).
Mais avec l'opposition maintenue des deux partis ou encore de la France insoumise (LFI), le Premier ministre semble voué à l'échec et contraint de présenter sa démission au président de la République.
D'autant qu'il n'est pas sûr de disposer du soutien des députés Les Républicains (LR), divisés sur le vote de confiance alors même que la formation de droite est représentée au gouvernement.
"À l'intérieur aujourd'hui des Républicains (...) , il y aura un grand nombre de députés qui ne voteront pas le 8. Il y aura une majorité - je le pense - qui votera pour, mais il y a un grand nombre de députés qui ne voteront pas", a déclaré jeudi le président du groupe parlementaire Droite républicaine, Laurent Wauquiez, au micro de BFMTV/RMC.
Il a précisé qu'il voterait lui-même "sans enthousiasme" en faveur de la confiance au gouvernement dans un contexte d'instabilité politique "catastrophique" pour la France.
Laurent Wauquiez a également déclaré que son groupe parlementaire ne censurerait pas un gouvernement qui serait dirigé par le PS ou par le RN.
(Rédigé par Benjamin Mallet, avec Leigh Thomas ; édité par Augustin Turpin et Blandine Hénault)
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