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La GB reconnaîtra l'Etat de Palestine en septembre si Israël ne prend pas des "mesures"
information fournie par Reuters 29/07/2025 à 21:00

(Actualisé tout du long avec commentaires supplémentaires de Starmer, Trump, précisions)

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré mardi que le Royaume-Uni était préparé à reconnaître l'Etat de Palestine lors de l'Assemblée générale des Nations unies, en septembre, à moins qu'Israël ne prenne des mesures substantielles pour mettre fin à la "situation épouvantable à Gaza", alors que les images de la famine dans l'enclave palestinienne ont provoqué un tollé.

Cette annonce intervient après que le président français Emmanuel Macron a déclaré jeudi que

la France reconnaîtra l'Etat de Palestine

de manière "solennelle" lors de l'Assemblée générale des Nations unies et alors que se tenait au siège de l'Onu, à New York, une conférence sur la question palestinienne co-présidée par la France et l'Arabie saoudite.

Membres du G7 et membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu, la France et le Royaume-Uni deviendraient les premières grandes puissances occidentales à reconnaître l'Etat de Palestine, un mouvement jusque-là dominé par des nations plus petites et traditionnellement plus critiques à l'égard d'Israël.

De telles décisions, immédiatement dénoncées par le gouvernement israélien, mettraient en exergue l'isolement croissant d'Israël sur la scène internationale à propos de la gestion de sa campagne militaire dans la bande de Gaza.

Un scénario de

famine catastrophique

se dessine dans l'enclave palestinienne et des mesures urgentes sont nécessaires pour éviter une hécatombe, a averti mardi le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), un organe de surveillance de la faim dans le monde.

Selon les autorités sanitaires gazaouies, plus de 60.000 Palestiniens ont été tués depuis le début du siège total mené par Israël en réponse à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, lors de laquelle 1.200 personnes ont été tuées et environ 250 autres enlevées d'après les autorités israéliennes.

Deux ONG israéliennes, B'Tselem et Physicians for Human Rights Israel (Médecins pour les droits humains), ont accusé pour la première fois lundi Israël de commettre un génocide contre les Palestiniens dans la bande de Gaza. Le directeur général de B'Tselem, Yuli Novak, a déclaré lors d'une conférence de presse à Jérusalem que la population gazaouie a été "complètement privée de son humanité et de ses droits".

"DES IMAGES QUI RESTERONT EN NOUS"

Keir Starmer a déclaré mardi que Londres reconnaîtra l'Etat de Palestine si Israël ne permet pas l'acheminement de davantage d'aide humanitaire dans la bande de Gaza, ne dit pas clairement qu'il n'y aura pas d'annexion de la Cisjordanie occupée et ne s'engage pas à un processus de paix sur le long-terme qui aboutisse à une "solution à deux Etats".

"La population palestinienne endure des souffrances terribles", a dit le dirigeant britannique devant les journalistes. "Désormais, à Gaza, à cause des manquements catastrophiques dans l'aide, nous voyons des bébés affamés, des enfants trop affaiblis pour se tenir debout - des images qui resteront en nous toute notre vie".

"Cette souffrance doit prendre fin", a-t-il ajouté.

Keir Starmer a effectué ces commentaires au lendemain d'une rencontre en Ecosse avec Donald Trump, lequel a déclaré "n'avoir pas discuté" avec le dirigeant britannique d'une possible reconnaissance par le Royaume-Uni d'un Etat palestinien. Cette démarche pourrait constituer une récompense pour le Hamas, a prévenu le président américain devant des journalistes présents à bord de l'avion Air Force One le ramenant à Washington.

Donald Trump avait déclaré vendredi que la décision de la France ne "

changerait rien

", tandis que le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a décrit cette décision comme "irresponsable".

Keir Starmer a rappelé ses ministres durant leurs vacances estivales pour discuter d'une nouvelle proposition de paix pour Gaza, qu'il élabore avec d'autres dirigeants européens, et de moyens d'acheminer davantage d'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne, a rapporté mardi Downing Street.

Le dirigeant britannique a "réitéré qu'il n'y a aucune équivalence entre Israël et le Hamas", ajoutant que le Royaume-Uni avait toujours pour exigence que le groupe armé palestinien "libère tous les otages, paraphe un cessez-le-feu, accepte de ne jouer aucun rôle dans le gouvernement de Gaza, et rende les armes", ont dit ses services dans un communiqué.

ENRAYER "LE CYCLE INFINI DE LA VIOLENCE"

Le gouvernement israélien, qui avait vivement critiqué jeudi soir l'annonce d'Emmanuel Macron, a dénoncé la démarche du Royaume-Uni comme une "récompense" pour le Hamas. Reconnaître un Etat palestinien nuirait aux efforts destinés à conclure un cessez-le-feu à Gaza, a ajouté le ministère israélien des Affaires étrangères sur le réseau social X.

Deux sources au fait de la question ont déclaré que Keir Starmer s'est entretenu mardi par téléphone avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ainsi qu'avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avant d'effectuer son annonce. Abbas a dit penser que la décision était "courageuse", a rapporté une source.

Le ministre français des Affaires étrangères a salué la décision de Londres. "Le Royaume-Uni se joint aujourd'hui à l'élan créé par la France pour la reconnaissance de l'Etat de Palestine", a écrit Jean-Noël Barrot sur le réseau social X.

"Ensemble, par cette décision capitale et nos efforts conjugués, nous enrayons le cycle infini de la violence et rouvrons la perspective de la paix dans la région. Une idée juste et claire, rien ni personne ne peut lui résister", a-t-il ajouté.

L'alternative à une solution à deux Etats, c'est "l'état de guerre permanent", a dit par ailleurs le chef de la diplomatie française lors d'une interview à la chaîne France 24.

S'exprimant durant la conférence internationale sur la question palestinienne, à laquelle Israël et les Etats-Unis

ne participaient pas

, le ministre britannique des Affaires étrangères a déclaré mardi que le Royaume-Uni portait un "fardeau de responsabilité spécial", du fait de son histoire, pour soutenir une solution à deux Etats.

Le fait que le gouvernement de Benjamin Netanyahu rejette une solution à deux Etats est "mauvais, moralement et stratégiquement", a dit David Lammy.

Avant de prendre une décision finale, le gouvernement britannique effectuera en septembre un examen des mesures prises par "les parties prenantes", a indiqué Keir Starmer.

Plusieurs gouvernements britanniques successifs avaient exprimé par le passé leur intention de reconnaître formellement un Etat palestinien lorsque le moment serait opportun, sans jamais fixer de calendrier ni de conditions nécessaires.

Mais alors que les avertissements sur une famine à Gaza se sont multipliés, un nombre croissant d'élus du Parti travailliste de Keir Starmer ont exhorté le dirigeant britannique à reconnaître l'Etat de Palestine afin d'accentuer la pression sur Israël.

Si Israël a annoncé au cours du week-end des mesures humanitaires pour la bande de Gaza, parachutant de l'aide dans l'enclave palestinienne, face aux pressions internationales et à l'indignation provoquée par les images d'enfants gazaouis affamés, le Programme alimentaire mondial (Pam) a déclaré lundi que des

approvisionnements réguliers

et sur le long-terme étaient nécessaires pour lutter contre la crise sanitaire.

Plus d'une vingtaine de pays, dont le Royaume-Uni et la France, ont appelé la semaine dernière à une

fin immédiate

de la guerre dans la bande de Gaza.

(William James à Londres, Michelle Nichols aux Nations unies, avec la contribution d'Andrew MacAskill et Catarina Demony à Londres, Scott Malone à Washington, Andrea Shalal à Edimbourg, Emily Rose à Jérusalem, Yomna Ehab et Menna Alaa el-Din au Caire; rédigé par Jean Terzian)

1 commentaire

  • 29 juillet 18:41

    Il faut faire un Nuremberg bis pour juger nétaniou et ses sbires, grands criminels de guerre. La sentence doit être la même. C'est à ce prix que l'occident retrouvera ses valeur qu'il a perdu aujourd'hui


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