
Patrick Martin à Paris, le 24 septembre 2024. ( AFP / THOMAS SAMSON )
La France est "légèrement en récession" a estimé mardi le président du Medef Patrick Martin, jugeant "probablement très optimiste" la prévision d'une croissance de 1,1% en 2025 sur laquelle est assis le budget.
M. Martin s'est inquiété sur BFMTV/RMC du projet gouvernemental de tailler à hauteur de 5 milliards d'euros dans les allègements de charges patronales sur les salaires.
Le Medef, les deux autres organisations patronales représentatives, la CPME et l'U2P, ainsi que la FNSEA (exploitants agricoles) et l'UDES (employeurs de l'économie sociale et solidaire) ont publié lundi un inhabituel communiqué commun pour s'en alarmer, évoquant même des risques de "délocalisations" dans certains secteurs.
"Mon pronostic est qu'on est déjà légèrement en récession et que la prévision (gouvernementale, NDLR) de 1,1% de croissance en 2025 est probablement très optimiste", a-t-il déclaré, et "il ne faut rien faire qui altère la dynamique des entreprises".
L'Insee prévoit actuellement un quatrième trimestre 2024 à croissance nulle, pour une croissance totale de 1,1% cette année.
M. Martin a qualifié "d'assez angoissant et désolant" le débat budgétaire de la semaine dernière en commission des Finances de l'Assemblée nationale, "un concours Lépine de la créativité fiscale", finalement pas adopté.
Plus généralement, il a estimé que les politiques faisaient "beaucoup de propositions de bonne foi sans la moindre étude d'impact (...) En tant qu'acteurs économiques ça nous inquiète et on retient nos décisions d'investissements et d'embauche. C'est mon propre cas", a-t-il assuré.
Interrogé sur les difficultés de l'équipementier automobile Valeo, il a dénoncé "une forme d'amateurisme" avec des "réglementations qui changent complètement d'une année sur l'autre", sur l'aide à l'achat de véhicules électriques, ou sur la date d'interdiction de la vente de véhicules thermiques par exemple.
"Il faut que les législateurs et les réglementeurs s'interrogent sur les conséquences de leurs actes et qu'ensuite ils se tiennent à leurs décisions", selon M. Martin.
Il s'est cependant montré optimiste sur la reprise des discussions entre partenaires sociaux sur l'assurance chômage et l'emploi des seniors, mardi : "je pronostique que nous allons avancer, en particulier sur les retraites progressives".
Il a considéré enfin qu'il ne fallait pas abroger la loi sur les retraites, sous peine de "partir carrément en vrille", et que le gouvernement ne devait pas "mollir" sur le report à juillet de l'indexation des retraites, censé économiser quatre milliards d'euros.
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