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La croissance atone et l'inflation élevée laissent peu de choix à la Banque centrale européenne
information fournie par Reuters 28/04/2023 à 15:26

Photo d'archives d'une cliente sur un marché local à Nice

Photo d'archives d'une cliente sur un marché local à Nice

par Francesco Canepa et Belén Carreño

FRANCFORT/MADRID (Reuters) - L'économie de la zone euro a à peine progressé au premier trimestre tandis que l'inflation est restée élevée au sein du bloc, ce qui n'offre pas d'autres choix à la Banque centrale européenne (BCE) que de poursuivre son resserrement monétaire.

Au premier trimestre, le produit intérieur brut (PIB) des 20 pays partageant l'euro n'a progressé que de 0,1%, les dépenses de consommation ayant stagné dans de nombreuses économies, signe que l'inflation et la hausse drastique des taux d'intérêt commencent à toucher de plein fouet les ménages.

La croissance enregistrée provient essentiellement des exportations résultant de la reprise du commerce mondial après la réouverture post-pandémie de la Chine.

Mais les données nationales sur les prix montrent que l'inflation reste obstinément élevée, ce qui devrait conduire la BCE à relever encore ses taux en dépit du ralentissement de l'économie.

"Les données de chaque pays sur l'inflation maintiennent la pression sur la BCE pour qu'elle reste agressive sur le relèvement des taux lors de sa prochaine réunion la semaine prochaine, malgré une croissance en zone euro pas loin de stagner", observe Charles Hepworth, gérant chez GAM Investments.

Il est largement attendu que la BCE relève pour la septième fois d'affilée ses taux à l'issue de sa réunion du 4 mai, le débat portant sur un relèvement de 25 ou de 50 points de base.

Les chiffres sur l'inflation publiés vendredi pour le mois d'avril montrent que les progrès en la matière ont été lents.

En Allemagne, la hausse des prix à la consommation harmonisés en avril a ralenti plus que prévu, à 7,6% sur un an et à 0,6% sur un mois. Au Portugal et en Irlande, l'inflation a également nettement ralenti.

En revanche, l'inflation a progressé sur un an en France et en Espagne, du fait notamment de la réduction ou de l'arrêt des aides financières sur les tarifs énergétiques. Seul élément positif, la hausse des prix alimentaires semble avoir ralenti dans les deux pays.

LE FMI PLAIDE POUR DE NOUVELLES HAUSSES DE TAUX

Les marchés monétaires intègrent actuellement un relèvement supplémentaire de 70 points de base des taux de la BCE d'ici octobre, qui pourrait être suivi d'une première baisse en fin d'année.

Le Fonds monétaire international (FMI) a appelé pour sa part vendredi l'institution de Francfort à poursuivre le relèvement de ses taux jusqu'à la mi-2024.

Le fonds a aussi plaidé pour que les ministres des Finances de l'Union européenne, qui se réunissaient vendredi à Stockholm, resserrent leur politique budgétaire dans une action concertée afin de freiner l'inflation, au risque de peser encore davantage sur la consommation.

Les économistes estiment que les relèvements de taux opérés jusqu'à présent par la BCE et les autres grandes banques centrales devraient déjà peser sur l'activité économique dans les prochains mois, et pourraient même conduire à une récession.

"Au second semestre, les hausses massives des taux d'intérêt par les banques centrales du monde entier devraient freiner la croissance", a estimé Christoph Weil, économiste chez Commerzbank.

L'Allemagne, première économie de la zone euro, a déjà stagné au premier trimestre, la baisse des dépenses publiques et des ménages ayant contrebalancé la hausse des exportations et des investissements.

L'Europe du Sud s'en est mieux sortie à la faveur du rebond des exportations, avec une accélération observée en Italie, en Espagne et dans une moindre mesure au Portugal.

La France, de son côté, a fait preuve de résilience avec une croissance de 0,2% au premier trimestre, conformément aux attentes.

(Avec la contribution de Miranda Murray et Maria Martinez à Berlin, Andrei Khalip à Lisbonne, Geert de Clercq à Paris, Blandine Hénault pour la version française, édité par Kate Entringer)

3 commentaires

  • 28 avril 20:56

    Rien qu'une hausse de 25 points coûtera à la France presque 10 milliards par an d'intérêt. Certes toute notre dette ne subit pas la hausse des taux d'intérêt et l'inflation grignote la dette. A court terme on se dirige quand-même vers un coût global de la dette de 100 milliards par an. Et ces 100 milliards, il faudra les payer. Tous ceux qui nous ont expliqué "que de toute façon on ne rembourserait jamais la dette" devraient vite nous donner leur recette....


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