La Chine a annoncé jeudi restreindre avec effet immédiat les importations de films hollywoodiens, une décision en réponse aux droits de douanes américains imposés aux produits en provenance de Chine, qui atteignent désormais 125%.
L'Administration nationale du cinéma de Chine, qui importe chaque année un nombre limité de productions américaines, a déclaré que l'augmentation des droits de douane décidée par Donald Trump aggraverait la demande, déjà en déclin, du cinéma américain en Chine.
"Nous suivrons les règles du marché, respecterons les choix du public et réduirons modérément le nombre de films américains importés", a déclaré l'administration sur son site internet.
Selon Chris Fenton, auteur d'un livre sur la lutte chinoise contre le "soft-power" de Washington (concept selon lequel un pays utilise son influence culturelle pour faire valoir ses intérêts), la décision d'interdire l'importation de films américains en Chine ne présentera "pratiquement aucun inconvénient pour la Chine".
Il souligne ainsi auprès de Reuters que les films hollywoodiens ne représentent que 5% des recettes globales du marché chinois, et que celles-ci sont taxées avant leur versement aux États-Unis.
Les studios hollywoodiens ne reçoivent ainsi que 25% des recettes du box-office chinois, relève Chris Fenton, tandis que les autres marchés leur en donnent le double.
"Cette punition très médiatisée contre Hollywood est une démonstration de force de Pékin qui ne manquera pas d'être remarquée par Washington", a-t-il estimé.
Depuis 1994, la Chine importe 10 films américains par an grâce au modèle de distribution avec partage des recettes, reconnu au niveau international.
Des films tels que "Titanic" et "Avatar" ont notamment été des succès auprès du public chinois, deuxième marché cinématographique mondial.
Cependant, le développement de l'industrie cinématographique chinoise et de la culture locale a atténué l'enthousiasme du public quant aux films hollywoodiens, en déclin dans le pays face aux productions "Made in China".
(Bureau de Reuters, version française Etienne Breban, édité par Augustin Turpin)
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