
Gabriel Galipolo, Président de la Banque centrale du Brézil (BCB). ( AFP / EVARISTO SA )
La Banque centrale du Brésil (BCB) a relevé mercredi son taux directeur d'un demi-point de pourcentage, à 14,75%, au plus haut depuis près de vingt ans, dans un effort pour juguler l'inflation.
Son comité de politique monétaire (Copom) a décidé à l'unanimité de relever le taux pour la sixième fois consécutive, malgré les critiques du président de gauche Lula da Silva qui estime que la banque centrale étouffe ainsi l'économie brésilienne.
Nommé par Lula et entré en fonction le 1er janvier, le nouveau président de la BCB, Gabriel Galipolo, poursuit donc la tendance à la hausse relancée en septembre 2024.
Arguant que des taux d'intérêt élevés étouffent la première économie d'Amérique latine, Lula n'avait eu de cesse de critiquer le patron précédent de la banque, Roberto Campos Neto, nommé par son prédécesseur, l'ancien chef d'Etat d'extrême droite Jair Bolsonaro.
A l'issue de deux jours de réunions, la BCB a fait état dans un communiqué d'un environnement international "défavorable et particulièrement incertain" en raison de la guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis.
L'accélération de l'inflation au Brésil donne par ailleurs des arguments supplémentaires à la BCB.
Selon l'enquête Focus de la banque centrale, le taux d'inflation s'établira à 5,5% dans le pays à la fin de l'année, au-dessus de la limite supérieure de la fourchette — entre 1,5% et 4,5% — visée par les autorités.
"L'inflation est toujours hors cible, l'inflation dans les services est très élevée, supérieure à 6%, et le marché du travail est toujours en surchauffe", souligne l'économiste Mauro Rochlin, de la Fondation Getulio Vargas (FGV).
En mars, les prix au Brésil ont augmenté de 5,48% par rapport à la même période, un an plus tôt.
L'inflation explique, selon les sondeurs, pourquoi Lula a vu sa popularité chuter jusqu'à son plus bas niveau de ses trois mandats, avec un taux d'approbation de seulement 24%, d'après un sondage publié en février par l'institut de référence Datafolha.
Son gouvernement présente cependant certains bons indicateurs économiques, avec notamment un taux de chômage à 7% au premier trimestre 2025 et une croissance de 3,4% en 2024.
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