par Jan Strupczewski
La Commission européenne a intensifié mercredi les mesures disciplinaires de l'Union européenne (UE) à l'encontre de la Roumanie, en raison de son large déficit budgétaire, se réservant la possibilité de geler certains fonds européens si aucun signe d'amélioration n'est observé.
Le déficit budgétaire de la Roumanie s'est élevé à 9,3% de son Produit intérieur brut (PIB) en 2024, soit trois fois plus que le plafond européen de 3%, et devrait diminuer légèrement pour atteindre 8,6% en 2025 et 8,4% en 2026.
La Roumanie excède la limite de 3% du PIB depuis 2021.
"La croissance nette des dépenses de la Roumanie est nettement supérieure au plafond fixé par sa trajectoire corrective, ce qui présente des risques évidents de correction de son déficit excessif d'ici à 2030", a déclaré la Commission dans un communiqué.
"La Commission recommande donc au Conseil (des ministres des Finances de l'UE) d'adopter une décision établissant que la Roumanie n'a pas engagé d'action suivie d'effets (pour corriger son déficit excessif)."
L'UE entamera un processus complexe de définition d'une nouvelle trajectoire d'ajustement budgétaire pour la Roumanie une fois que les ministres des Finances des pays membres auront approuvé le point de vue de la Commission lors de leur prochaine réunion le 20 juin.
"Le message est clair et la Commission pourrait éventuellement proposer la suspension des fonds de l'UE pour la Roumanie. Cela ne se produira pas dans les prochaines semaines", a déclaré un haut fonctionnaire de l'UE.
L'intensification de la procédure budgétaire disciplinaire de l'UE, conçue pour maintenir en ordre les finances publiques des Vingt-Sept, laisse quelques mois à Bucarest pour s'attaquer au problème du déficit budgétaire.
Si la Roumanie ignore la mise en demeure de la Commission, l'UE pourrait commencer par geler l'année prochaine la possibilité pour le pays d'obtenir de nouveaux engagements pour financer ses projets. Les paiements déjà promis seraient quant à eux versés.
Si Bucarest s'obstine malgré tout et continue d'ignorer les règles de l'UE en matière de réduction du déficit, le gel des fonds pourrait être étendu aux paiements déjà promis.
La Commission a également déclaré que le large déficit de la balance courante de la Roumanie, qui s'élevait à 8,5% du PIB l'année dernière, montrait que son économie connaissait des déséquilibres excessifs, plaçant ainsi Bucarest sous un autre régime de surveillance de l'UE.
(Rédigé par Jan Strupczewski, version française Etienne Breban, édité par Blandine Hénault)
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