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L'UE envisage de modifier les règles sur le méthane pour les exportateurs américains-sources
information fournie par Reuters 21/04/2025 à 08:32

Un méthanier est guidé par des remorqueurs à l'unité d'exportation de GNL de Cheniere Sabine Pass, dans la paroisse de Cameron, en Louisiane

Un méthanier est guidé par des remorqueurs à l'unité d'exportation de GNL de Cheniere Sabine Pass, dans la paroisse de Cameron, en Louisiane

par Kate Abnett et Valerie Volcovici

L'Union européenne (UE) cherche à faciliter la mise en conformité des importations de gaz américain avec ses règles sur les émissions de méthane, ont déclaré à Reuters trois sources au fait du sujet, sur fond de guerre commerciale avec le président américain Donald Trump.

Selon l'UE et Washington, l'énergie pourrait faire partie d'un accord plus large dans le cadre des négociations commerciales visant à éviter les droits de douane promis par Donald Trump contre l'UE.

Le locataire de la Maison blanche a par ailleurs réclamé à plusieurs reprises que l'UE achète davantage de pétrole et de gaz américains afin de réduire son excédent commercial avec les États-Unis.

De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a indiqué que l'UE pourrait augmenter ses achats de gaz naturel liquéfié (GNL) américain, alors que l'Union cherche à abandonner le gaz russe d'ici à 2027.

Dans le cadre des options explorées pour faciliter les négociations commerciales avec les États-Unis, la Commission européenne cherche des moyens pour rendre les règles de l'UE sur le méthane plus flexibles, ce qui pourrait bénéficier aux exportateurs américains de GNL, ont indiqué les sources.

L'objectif serait d'introduire des règles techniques permettant aux exportateurs américains de bénéficier de conditions "équivalentes" à celles des européens en matière de méthane, tout en évitant d'affaiblir la réglementation dans son ensemble, ont expliqué les sources, sans fournir de détails sur la manière d'y parvenir.

La démarche pourrait cependant être compliquée par le projet de Donald Trump de supprimer les réglementations américaines qui exigent des producteurs de gaz locaux qu'ils déclarent leurs émissions de méthane.

Un porte-parole de la Commission européenne n'a pas répondu à une demande de commentaire dans l'immédiat.

PREMIER FOURNISSEUR DE GNL

Le méthane est un puissant gaz à effet de serre et la deuxième cause du changement climatique après les émissions de dioxyde de carbone.

Depuis cette année, l'UE exige des importateurs de pétrole et de gaz au sein de l'Europe qu'ils contrôlent et déclarent les émissions de méthane liées à ces importations.

La législation européenne sur le méthane pourrait donner au GNL américain un avantage comparé à des fournisseurs dont l'intensité des émissions est plus élevée, tels que la Russie et l'Algérie.

Mais les exportateurs américains ont prévenu qu'ils auront du mal à se conformer techniquement à la loi, car la nature fragmentée de l'industrie gazière du pays signifie qu'ils ne peuvent pas suivre les émissions de méthane tout au long de leurs chaînes de valeur. Une cargaison de GNL peut en effet contenir des combustibles issus de nombreux gisements de gaz.

À partir de 2027, la législation européenne imposera aux fournisseurs étrangers de se conformer à des règles sur le méthane équivalentes à celles de l'UE pour signer de nouveaux contrats avec des acheteurs européens.

Le mois dernier, la Commission européenne a organisé une réunion en ligne avec des entreprises américaines de GNL afin de discuter de leurs préoccupations vis-à-vis de la loi.

Les États-Unis sont déjà le premier fournisseur de GNL de l'Union européenne, leurs livraisons ayant augmenté à mesure que l'Europe s'efforce de remplacer le gaz russe à la suite de l'invasion de l'Ukraine en 2022.

Les États-Unis ont fourni 45% des importations de GNL de l'UE l'année dernière, soit 16,5% des importations totales du bloc en termes de gaz au sens large.

(Reportage Kate Abnett à Bruxelles et Valerie Volcovici à Washington D.C. ; version française Kate Entringer)

12 commentaires

  • 21 avril 12:29

    Russie et Algerie =20% des importations de GNL de l'UE, les US déjà 47%. Trump veut passer à 100%. l'enjeu est là! L’UE n’a pas lancé l'idée. Au contraire! On veut tous moins dépendre de la Russie et l'Algerie mais importer demain les 2/3 de notre gnl des US, c'est une idiotie stratégique d'y céder. On dépend déjà bien assez d’eux! Quant à la propagande antinucleaire sur les pseudo risques cancérigenes, ils sont très marginaux, meme pour les personnels de la filiere!


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