
( AFP / ANGELA WEISS )
Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a publié jeudi un nouveau rapport, demandant aux Etats de donner un coup d'accélérateur à leurs stratégies climatiques, à moins d'un mois de la COP29 en Azerbaïdjan.
Les pays doivent annoncer d'ici février 2025 leur nouveaux engagements en matière de réduction d'émissions de carbone pour la période allant jusqu'en 2035. Parallèlement, les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter alors qu'elles devraient baisser.
Voici les principaux points à retenir:
- État des lieux
Les émissions de gaz à effet de serre - principalement dues à la combustion de pétrole, de gaz et de charbon, mais aussi à d'autres facteurs comme l'agriculture et la déforestation - ont augmenté de 1,3% en 2023 par rapport à l'année précédente.
Cela a porté les émissions mondiales à un nouveau record de 57,1 milliards de tonnes de CO2 - ou son équivalent en autres gaz à effet de serre.
Chaque année où les émissions continuent d'augmenter mettant un peu plus en péril la possibilité de limiter le réchauffement planétaire à +1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle, limite jugée la plus sûre par les scientifiques. Le franchissement de ce seuil entraînerait des "conséquences irréversibles" pour l'avenir de l'humanité.
Pour maintenir le réchauffement planétaire sous 1,5°C, les émissions doivent être réduites de plus de 40% d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2019.
Cela signifie une réduction annuelle de 9% des émissions mondiales d'ici à 2030, a indiqué le chef de l'Organisation des nations unies, Antonio Guterres.
À titre de comparaison, la baisse des émissions en 2020, due à des fermetures d'usines et à des restrictions de voyage sans précédent en raison de la pandémie de Covid, était d'environ 5% par rapport à l'année précédente.
- Gros pollueurs
En 2023, 77% de la pollution carbone mondiale provenait des grandes économies du G20, hors Union africaine, selon le rapport annuel du PNUE.
Trois pays ont produit environ la moitié des émissions mondiales l'année dernière: la Chine (30%), les États-Unis (11%) et l'Inde (8%).
L'Union européenne en a produit 6%, selon les chiffres de l'ONU, qui excluent les gaz à effet de serre provenant de l'utilisation des terres et de la sylviculture.
Parmi les plus gros pollueurs de la planète, seuls les États-Unis et l'Union européenne ont vu leurs émissions diminuer l'année dernière par rapport à 2022 (respectivement de 1,4% et de 7,5%).
D'autres pays suivent une tendance totalement inverse: les émissions de la Chine ont augmenté de 5,2% et celles de l'Inde de 6,1%.
- Des promesses, toujours des promesses
Près de 200 pays ont pris des engagements climatiques formels dans le cadre de l'Accord de Paris.
Les feuilles de routes climatiques des états, connues sous le nom de "contributions déterminées au niveau national" ("NDC" en anglais), doivent être mises à jour et renforcées tous les cinq ans, avec une nouvelle série de promesses attendue en début d'année prochaine avant les négociations des Nations unies sur le climat au Brésil.
Le PNUE a demandé que ces contributions marquent un "bond en avant" en termes d'ambition.
En effet, même si tous les NDC existants étaient intégralement mis en œuvre, le monde serait toujours en passe de subir un réchauffement dévastateur de +2,6°C d'ici à 2100.
Et l'action concrète est encore plus en retard. Si les politiques actuelles sont maintenues, le réchauffement planétaire sera de +3,1°C.
- Une juste répartition ?
Si l'on considère l'ensemble des émissions historiques de 1850 à 2022, les États-Unis conservent la plus grande empreinte carbone, avec 20% du total, selon les données du PNUE.
La Chine et l'Union européenne sont à égalité avec 12% des émissions historiques, tandis que l'Inde représente 3% de la pollution au carbone sur cette période de 172 ans.
Les 47 pays les moins développés, dont les populations sont parmi les plus vulnérables aux effets du changement climatique, représentent 4% du total
- "Techniquement possible"
Le PNUE a déclaré qu'il était encore "techniquement" possible de rester sous 1,5 °C, mais que cela nécessite une "mobilisation internationale sans précédent".
Il faudrait entre autres accélérer le déploiement des énergies solaire et éolienne et prendre des mesures de protection des forêts.
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