Le chanteur vedette, interprète de
En plus de six décennies de carrière, Herbert Léonard a marqué l’histoire du hit-parade, mais aussi celle de la télévision. Le 4 janvier 1985, peu après 20 heures 30, France 2 diffuse le premier épisode de Châteauvallon . Cette saga, qui se déroule sur les bords de la Loire et où se mêlent rivalités, jalousies, meurtres et scandales financiers, a pour ambition de devenir un « Dallas à la française » . Chantal Nobel est la tête d’affiche des 26 épisodes de 52 minutes écrits par Jean-Pierre Petrolacci et Georges Cochon. À la mélodie du générique composée par Vladimir Cosma, les producteurs décident d’ajouter une chanson qui accompagnera le générique de fin. Herbert Léonard est choisi pour la puissance de sa voix et, tout naturellement, Vline Buggy, sa productrice et parolière, se charge d’ajouter un texte à la musique.
Quelques semaines après sa sortie,
Puissance et gloire
fait son entrée parmi les dix premiers du Top 50. Le 27 avril 1985, Michel Drucker consacre une longue séquence de
Champs-Élysées
à
Châteauvallon
, avec Herbert Léonard et Chantal Nobel. En coulisses, cette dernière croise Sacha Distel, également invité . À la fin du direct, ils repartent ensemble. Quelques heures plus tard, la Porsche du chanteur dérape sur une route nationale. L’accident va mettre un terme à la carrière de la comédienne.
Herbert Leonard a également enregistré
Navarro Blues
, la bande originale de
Navarro
, ainsi que des versions personnelles d’autres séries, parmi lesquelles
L’Amour en héritage
et
Terre Indigo
. Elles s’ajoutent à une discographie qui a touché plusieurs générations. Au temps des yé-yé, il a fait vibrer les cœurs d’adolescentes des années 60, avant de séduire un large public familial dans les années 80.
Les images qu’
INA Madelen
vous propose de découvrir ou de redécouvrir couvrent l’ensemble d’un parcours qui a débuté par l’apprentissage de la guitare, puis de la scène à Strasbourg, où il est né. Au cœur d’un orchestre de copains baptisé les
«Jets»,
- un clin d’œil à
West side story -
, il commence par écumer les bals du samedi soir. En 1965, il assiste à un concert des Lionceaux, un groupe de rock français. Il sympathise avec des musiciens qui, de toute urgence, recherchent un guitariste. Il est engagé et accompagne pendant plusieurs mois Memphis Slim , Ronnie Bird et Chuck Berry. Un soir, il fait la connaissance de Johnny Hallyday qui est immédiatement séduit par le timbre de sa voix et décide de l’aider. Avec un tel parrain, décrocher un contrat dans une maison de disques n’est pas un problème. Les directeurs artistes jugeant qu’Hubert Lœnhardt, son véritable patronyme, n’est pas facile à écrire, ni à prononcer, ils songent à le rebaptiser Hubert Leonard. Sauf qu’un autre Hubert est alors célèbre, Hubert Bonisseur de la Bath, alias OSS 117 ! C’est ainsi qu’il devient
« Herbert »
. Après trois 45 tours dont les ventes demeurent confidentielles
« Quelque chose tient mon cœur »
, se retrouve en 1967 numéro un au hit-parade de l’émission
« Salut les copains »
. Son ascension se poursuit jusqu’au début de l’année 70 où, à la suite d’un grave accident de voiture, il va passer plusieurs mois entre hôpital et rééducation. Il finit par retrouver le chemin des studios mais pas celui du succès. Il prend alors une décision qu’il assure irrévocable : quitter définitivement la scène pour se consacrer à son autre passion, l’histoire de l’aviation.
Engagé par
Aviation magazine
, il va écrire pendant dix ans des articles particulièrement pointus pour des spécialistes qui, en lisant sa signature, ne font pas le moindre rapprochement avec le chanteur. Un jour de 1980, il reçoit un appel de Vline Buggy. Celle qui a signé les paroles d’innombrables chansons pour Claude François, Sheila, Sylvie Vartan et beaucoup d’autres, lui parle d’une mélodie composée par un jeune animateur de Radio Monte Carlo, Julien Lepers, sur laquelle elle a écrit des paroles,
Pour le plaisir
. Elle est convaincue qu’il en serait l’interprète idéal. Il accepte de l’enregistrer, par amitié, sans croire un seul instant en son éventuel succès. Les premières démarches semblent lui donner raison. Aucun responsable de maisons de disques n’acceptant de la sortir, Vline Buggy décide de produire le 45 tours. Il va se vendre à deux millions d’exemplaires. C’est ainsi que débutent, pour Herbert Léonard, des années 80 marquées par
Amoureux fous
, un duo avec Julie Pietri et…
Puissance et gloire
. Le refrain se conclut par
« Étrange et brûlant parcours , qui tôt ou tard , finit sur un dernier mot d’amour»
. Celui de l’adieu à une voix que la postérité va continuer à faire vivre.
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