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L'Iran tire des missiles vers Israël, qui mène des assauts terrestres au Liban
information fournie par Reuters 02/10/2024 à 07:28

Le « Dôme de fer » israélien intercepte des missiles tirés par l'Iran

Le « Dôme de fer » israélien intercepte des missiles tirés par l'Iran

par James Mackenzie et Maya Gebeily

L'Iran a lancé mardi des salves de missiles en direction d'Israël en réponse à l'offensive menée par l'armée israélienne au Liban contre le Hezbollah, puissant mouvement chiite allié de Téhéran, quelques heures après le début d'assauts terrestres "ciblés" de Tsahal dans le sud du Liban, près de la frontière.

Cette attaque iranienne aura des "conséquences", a prévenu dans la soirée le porte-parole de l'armée israélienne, sans préciser quand et comment Tsahal répondrait.

Aucune victime n'a été signalée pour l'heure, a ajouté Daniel Hagari, qui avait demandé plus tôt à la population israélienne de se tenir prête à une possible attaque iranienne d'ampleur et à se mettre à l'abri le cas échéant.

Les sirènes d'alerte ont retenti à travers Israël, où la population a été autorisée en début de soirée à quitter les abris anti-obus. Des explosions pouvaient être entendues à Jérusalem et dans la vallée du Jourdain.

En parallèle, à Tel Aviv, la police a rapporté qu'une fusillade avait fait plusieurs victimes et que deux assaillants ont été "neutralisés".

Les tirs de missiles iraniens sont survenus plusieurs heures après qu'Israël a annoncé avoir lancé des "assauts terrestres limités" dans le sud du Liban, près de la frontière, contre des cibles du Hezbollah, après deux semaines de bombardements intensifs à travers le Liban, marquant une escalade du conflit régional sans précédent depuis un an.

Tsahal, qui avait également mené dans la nuit de lundi à mardi de nouvelles frappes en Syrie, entend effectuer dans la soirée des "frappes puissantes" supplémentaires à travers le Moyen-Orient, a rapporté la presse israélienne.

WASHINGTON RÉITÈRE LE DROIT D'ISRAËL À "SE DÉFENDRE"

A Washington, le président américain Joe Biden a ordonné à l'armée américaine de contribuer à la défense d'Israël et d'abattre les missiles lancés par l'Iran, a fait savoir le Conseil de sécurité nationale de la Maison blanche.

Le conseiller à la sécurité nationale de la présidence américaine, Jake Sullivan, a déclaré que l'attaque de l'Iran représentait une escalade significative du conflit, ajoutant que les Etats-Unis avaient clairement fait savoir que toute attaque contre Israël aurait de "graves conséquences".

Demandant à l'ensemble de la communauté internationale de dénoncer cette attaque, le département d'Etat américain a réitéré le droit d'Israël à se défendre.

Un haut représentant de la Maison blanche avait déclaré dans la journée que les Etats-Unis disposaient de renseignements selon lesquels l'Iran préparait une attaque imminente.

La mission de l'Iran auprès de l'Onu a démenti que Téhéran a averti les Etats-Unis peu de temps avant que les missiles soient tirés.

Les Gardiens de la révolution iranienne ont dit avoir lancé des dizaines de missiles contre Israël, prévenant qu'en cas de représailles, une attaque "plus dévastatrice" serait menée. Ils ont ajouté que 90% des missiles ont atteint leurs cibles.

Selon des sources au sein de l'armée syrienne, les systèmes de défense israéliens ont abattu des dizaines de missiles iraniens ayant survolé le sud de la Syrie.

Des journalistes de Reuters ont aperçu des missiles être interceptés dans l'espace aérien de la Jordanie voisine.

DEUXIÈME ATTAQUE DIRECTE DE L'IRAN EN SIX MOIS

Il s'agit de la deuxième attaque directe jamais effectuée par l'Iran contre Israël.

La première avait eu lieu en avril dernier, en réponse à une frappe attribuée à Israël contre le consulat iranien de la capitale syrienne Damas, dans laquelle deux hauts commandants des Gardiens de la révolution iranienne ont été tués. Seuls des dégâts mineurs avaient été relevés en Israël, les missiles ayant été interceptés par les systèmes de défense israéliens avec l'appui des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et d'alliés régionaux.

Téhéran avait promis de venger l'assassinat la semaine dernière du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans une puissante frappe israélienne à Beyrouth. Un commandant des Gardiens de la révolution iranienne, Abbas Nilforoushan, a également été abattu dans cette attaque.

Les Gardiens de la révolution iranienne ont dit mardi que les tirs de missiles étaient une réponse aux assassinats de Hassan Nasrallah, d'Abbas Nilforoushan et d'Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas palestinien abattu fin juillet dans une frappe israélienne présumée alors qu'il se trouvait en Iran pour assister à l'investiture du nouveau président.

Un haut représentant iranien a déclaré à Reuters que l'attaque de mardi a été ordonnée par le guide suprême de la Révolution, l'ayatollah Ali Khamenei. Ce dernier se trouve dans un endroit sécurisé, a ajouté le représentant.

PEUR ET COLÈRE AU LIBAN

En parallèle à son offensive dans la bande de Gaza en réponse à l'attaque du Hamas il y a près d'un an, Israël effectue depuis une quinzaine de jours des bombardements intensifs et des attaques à travers le Liban.

Dans la nuit de lundi à mardi, l'armée israélienne a déclaré mener des "assauts terrestres limités et ciblés" contre des structures du Hezbollah, le long de la frontière, présentées comme une menace pour Israël. Tsahal a ajouté qu'il ne s'agissait pas d'une guerre contre la population libanaise.

Plus de 1.000 personnes ont été tuées au Liban au cours des deux dernières semaines, tandis qu'un million de personnes ont été déplacés par les bombardements.

La perspective d'une invasion israélienne nourrit la peur et la colère au sein de la population libanaise.

"Pas seulement le Hezbollah, mais tous les Libanais se battront cette fois", a déclaré Abou Alaa, habitant de la ville portuaire de Saïda, dans le sud du Liban. "Tout le pays est déterminé à combattre Israël pour les massacres commis à Gaza et au Liban", a-t-il ajouté.

L'armée israélienne a dit mardi avoir fait appel à quatre brigades de réservistes supplémentaires pour des missions opérationnelles le long de la frontière avec le Liban, alimentant l'hypothèse d'une invasion.

Israël a déjà envahi et occupé le Liban par le passé.

DES BRIGADES ISRAÉLIENNES SUPPLÉMENTAIRES À LA FRONTIÈRE NORD

Un porte-parole de l'armée israélienne a notifié aux habitants de plus d'une vingtaine de villages du sud du Liban d'évacuer immédiatement leurs habitations, ciblées par les soldats car elles sont, selon Tsahal, utilisées par le Hezbollah.

Dans une déclaration à Reuters, un porte-parole du Hezbollah a démenti toute incursion israélienne sur le territoire libanais, tout en déclarant que les combattants du groupe étaient prêts à affronter les soldats israéliens si ceux-ci pénétraient au Liban.

Le Hezbollah a annoncé dans la journée avoir tiré des missiles contre le siège du Mossad et une base du renseignement militaire israélien en périphérie de Tel Aviv, où les sirènes d'alerte ont retenti. Deux personnes ont été blessées par des éclats d'obus, ont déclaré les services de secours israéliens.

En dépit de l'assassinat de Hassan Nasrallah et de plusieurs commandants du Hezbollah, le plus grand revers infligé en des décennies au mouvement chiite, Israël s'est dit préparé à mener une invasion du Liban avec l'objectif annoncé de permettre aux citoyens israéliens ayant fui les tirs de roquettes du Hezbollah de rentrer chez eux dans le nord de l'Etat hébreu.

Un représentant des services de sécurité israéliens a déclaré que l'armée a lancé dans la nuit de lundi à mardi des incursions terrestres dans le sud du Liban à proximité de la frontière, sans aller plus loin. Aucun affrontement avec des combattants du Hezbollah n'a été signalé, a-t-il ajouté.

(Repotage de James Mackenzie à Jérusalem, Maya Gebeily à Beyrouth, avec les bureaux de Beyrouth, de Jérusalem, du Caire et de Washington)

2 commentaires

  • 02 octobre 09:47

    ah le "2 poids 2 mesures". En février 2022 quand un autre pays a attaqué son voisin en invoquant le droit à se défendre, ça ne l'a pas fait. Ici c'est bon...


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