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L'Iran et les USA entament prudemment des discussions sur le nucléaire
information fournie par Reuters 12/04/2025 à 14:11

(Actualisé avec source omanaise sur l'objectif des discussions §4)

par Parisa Hafezi

L'Iran et les Etats-Unis ont entamé samedi à Oman des discussions indirectes visant à relancer les négociations sur le programme nucléaire de Téhéran, alors que le président américain a menacé de recourir à la force militaire en l'absence d'accord.

Téhéran envisage les négociations avec prudence et se montre sceptique quant aux chances de parvenir à un accord, alors que Donald Trump a menacé à plusieurs reprises de bombarder l'Iran s'il ne mettait pas fin à son programme nucléaire.

Donald Trump exigeait au départ que les négociations soient directes alors que l'Iran a insisté pour qu'elles demeurent indirectes.

Selon une source omanaise, les discussions visent à faire baisser la tension dans la région , à obtenir la libération de prisonniers et à parvenir à des "accords limités" sur un allègement des sanctions contre l'Iran en échange d'un "contrôle" de son programme nucléaire.

Les délégations sont menées côté iranien par le chef de la diplomatie, Abbas Araqchi, qui était le négociateur en chef de Téhéran à l'époque de l'accord sur le nucléaire conclu avec les grandes puissances en 2015, et côté américain par l'émissaire spécial pour le Proche-Orient de Donald Trump, l'homme d'affaires Steve Witkoff.

La télévision d'État iranienne a publié sur son site internet une vidéo de la rencontre entre Abbas Araqchi et le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr al Boussaïdi, à Mascate.

"Dans le cadre des discussions indirectes entre l'Iran et les États-Unis, M. Araqchi a transmis à son homologue omanais les points clés et les positions de Téhéran à transmettre à la partie américaine", ont rapporté les médias officiels iraniens.

Des signes d'avancée dans les discussions pourraient faire baisser un peu la tension dans la région après deux années de guerres entre Israël et les alliés régionaux de l'Iran, du Hamas palestinien au Hezbollah libanais, en passant par les Houthis au Yémen.

Un échec accentuerait à l'inverse les craintes d'un conflit de plus grande ampleur, Israël comme les États-Unis ayant juré d'empêcher par tous les moyens l'Iran de se doter de l'arme atomique, ambition que Téhéran assure ne pas avoir.

"SUR UN PIED D'ÉGALITÉ"

"Il est possible de parvenir à un accord initial sur la poursuite des négociations si l'autre partie (les États-Unis) accepte de participer aux pourparlers sur un pied d'égalité", a déclaré Abbas Araqchi à la télévision iranienne.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui est le décisionnaire ultime en matière de nucléaire, a donné à son chef de la diplomatie les "pleins pouvoirs" pour mener les pourparlers, a déclaré un responsable iranien à Reuters.

"La durée des discussions, qui ne porteront que sur la question nucléaire, dépendra du sérieux et de la bonne volonté de la partie américaine", a précisé ce responsable sous le sceau de l'anonymat.

L'Iran a exclu de mettre dans la balance ses capacités de défense, en particulier son programme de missiles balistiques.

Des pourparlers indirects avaient déjà été organisés entre Washington et Téhéran durant le mandat de l'ancien président américain Joe Biden, sans déboucher sur de quelconques avancées.

Les dernières discussions directes officiellement connues entre les deux gouvernements ont eu lieu lorsque le locataire de la Maison blanche était Barack Obama, qui a chapeauté les négociations ayant abouti à l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien.

Ce pacte a été révoqué par Donald Trump en 2018 lors de son premier mandat présidentiel, avec le rétablissement des sanctions économiques américaines contre l'Iran. Téhéran s'est ensuite affranchi de l'accord, dépassant largement depuis lors les limites fixées en matière d'enrichissement de l'uranium, tout en niant vouloir se doter de l'arme atomique.

(Rédigé par Parisa Hafezi à Dubaï ; version française Camille Raynaud et Tangi Salaün)

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