L'exécutif espère imposer aux entreprises de reverser une part de leur résultat net aux salariés, si elles comptent verser des dividendes aux actionnaires.

( AFP / BERTRAND GUAY )
"Quand il y a une augmentation du dividende chez les actionnaires, il doit y avoir la même chose pour les salariés". Emmanuel Macron a résumé fin octobre le principe du dividende salarié, une promesse de la campagne présidentielle, qui attend encore d'être appliquée.
Pendant la campagne, le président-candidat envisageait un dispositif obligatoire "de partage des profits dans les entreprises qui versent des dividendes".
Depuis, malgré les réticences du patronat et des syndicats, l'exécutif tente de relancer le projet et menace de passer par une loi si les partenaires sociaux ne se mettent pas d'accord -sur le dividende salarié ou sur un autre mécanisme de redistribution. Jeudi dernier, le miinstre du travail, Olivier Dussopt, assurait sur franceinfo que le gouvernement prendrait "ses responsabilités", si aucun accord n'était trouvé après "trois ou quatre mois".
"Le profit pour tous"
"Le meilleur partage de la valeur doit être le grand chantier de la majorité, avançait Bruno Le Maire, samedi dans Le Parisien . Le dividende salarié, c'est le profit pour tous." Le ministre a d'ailleurs annoncé une convention sur cette question, début 2023, en présence "d'économistes, de chefs d'entreprise, de salariés" et "de groupes d'opposition".
Sans détailler les contours de ce mécanisme, Bruno Le Maire a tout de même expliqué qu'il prévoyait d' imposer aux entreprises de reverser une part de leur résultat net aux salariés, si elles comptent verser des dividendes aux actionnaires .
Syndicats et patronat sont contre
"C'est une très mauvaise expression qui entretient la confusion entre capital et travail", a rispoté dans Le Parisien Éric Chevée, vice-président à la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Les dividendes viennent rémunérer une prise de risque. Et le concept fait fi de la réalité d'une PME."
Même son de cloche du côté du Medef, qui dénonce "une confusion sur la nature de la contribution et de la prise de risque des salariés et des actionnaires dans la création de valeur par l'entreprise".
Les syndicats, de leur côté, réclament plutôt une hausse du smic et une indexation des salaires sur l'inflation. Une demande rejetée récemment par Bruno Le Maire et par l'Élysée.
15 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer