
Des Palestiniens font la queue pour remplir des bidons d'eau, à al-Mawasi, dans le sud de la bande de Gaza, le 12 août 2025 ( AFP / - )
L'Egypte a annoncé mardi travailler avec le Qatar et les Etats-Unis en vue d'un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne se prépare à prendre le contrôle de la plus grande ville du territoire palestinien.
Sous très forte pression pour mettre fin à 22 mois de guerre contre le Hamas, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé qu'Israël "autoriserait" les habitants de Gaza qui le veulent à quitter le territoire, soumis à un siège très strict depuis le début du conflit.

Manifestation antigouvernementale pour réclamer la libération des otages israéliens retenus à Gaza et la fin de la guerre, à Tel-Aviv le 12 août 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
"Nous ne les poussons pas dehors, mais nous leur permettons de partir, et c'est ce qui se passe", a affirmé M. Netanyahu, interrogé lors d'une interview sur la chaîne de télévision internationale I24 News, à l'heure où l'armée israélienne se prépare à lancer une nouvelle phase de son offensive afin de vaincre le Hamas.
Parallèlement, deux sources palestiniennes ont indiqué qu'une délégation du Hamas était attendue au Caire pour rencontrer les médiateurs qui tentent de trouver une issue à la guerre, déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien contre Israël.
Après une trêve de deux mois rompue à la mi-mars, de nouvelles négociations indirectes menées à Doha par les trois pays médiateurs avaient échoué en juillet.
Benjamin Netanyahu fait face à une pression croissante de son opinion publique qui s'émeut du sort des 49 otages encore retenus à Gaza, dont 27 sont morts selon l'armée israélienne, pendant qu'à l'étranger, les appels se multiplient pour mettre fin aux souffrances des plus de deux millions d'habitants du territoire palestinien.
Après l'ONU qui a averti du risque d'une "famine généralisée", l'Union européenne et 24 autres pays ont dénoncé mardi une situation de "famine" et une "détresse humanitaire" qui atteint "un niveau inimaginable", appelant à agir de manière "urgente" pour y mettre fin.
- "Nouvelle proposition" -

Un homme évacue un jeune blessé après une frappe israélienne à Gaza-ville, le 12 août 2025 ( AFP / BASHAR TALEB )
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a déclaré mardi que Le Caire travaillait "activement" avec Doha et Washington pour tenter de remettre sur les rails un projet de cessez-le-feu de 60 jours.
"L'objectif principal est de revenir à la proposition initiale: instaurer un cessez-le-feu de 60 jours, avec la libération de certains otages et détenus palestiniens, ainsi que l'acheminement sans conditions et sans restrictions de l'aide humanitaire et médicale vers Gaza", a ajouté le ministre.
Des sources palestiniennes proches du dossier ont affirmé à l'AFP qu'une délégation du Hamas dirigée par son négociateur en chef, Khalil al-Hayya, était attendue mardi ou mercredi au Caire.

Dans une rue d'al-Mawasi, dans le sud de la bande de Gaza, le 12 août 2025 ( AFP / - )
Selon une de ces sources, "les médiateurs sont en train de formuler une nouvelle proposition d'accord global de cessez-le-feu", prévoyant la libération, "en une seule fois", de tous les otages.
- "Le sol tremble" -
A Gaza, la Défense civile a annoncé mardi la mort de 33 Palestiniens tués par des frappes israéliennes.

Sur les lieux d'une frappe israélienne qui a tué six journalistes palestiniens la veille, le 12 août 2025 à Gaza-ville ( AFP / BASHAR TALEB )
"Pour le troisième jour consécutif, l'occupation israélienne intensifie ses bombardements" sur la ville de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.
Les quartiers de Zeitoun et Sabra ont été touchés "par des frappes aériennes très intenses ciblant des habitations civiles", a-t-il précisé.
Israël avait annoncé vendredi un plan pour prendre le contrôle de la ville de Gaza, située dans le nord du territoire, et de camps de réfugiés voisins, sans fournir de calendrier.
"L'occupation utilise tous types d'armes dans cette zone --bombes, drones, ainsi que des munitions explosives-- provoquant une destruction massive des habitations civiles", a ajouté le porte-parole.
"Le bombardement est extrêmement intense depuis deux jours. A chaque frappe, le sol tremble. Il y a des martyrs sous les décombres que personne ne peut atteindre car les tirs n'ont pas cessé", a témoigné Majed al-Hossary, un habitant de Zeitoun.

Manifestation organisée par des femmes en soutien aux otages retenu à Gaza, près du kibboutz Nahal Oz, dans le sud d'Israël, le 10 août 2025 ( AFP / Menahem KAHANA )
Benjamin Netanyahu avait affirmé dimanche qu'Israël contrôlait militairement "70 à 75%" de la bande de Gaza et qu'il restait à prendre la ville de Gaza ainsi que des secteurs du centre du territoire.
Le plan "ne vise pas à occuper Gaza, mais à la démilitariser", a-t-il dit, énumérant les objectifs d'Israël: "Premièrement, désarmer le Hamas. Deuxièmement, tous les otages sont libérés. Troisièmement, Gaza est démilitarisée. Quatrièmement, Israël exerce un contrôle de sécurité prépondérant. Et cinquièmement, une administration civile pacifique non israélienne".
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.
Les représailles israéliennes à Gaza ont fait 61.599 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer