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L'écrivain Boualem Sansal gracié par l'Algérie
information fournie par Reuters 12/11/2025 à 19:17

(Actualisé avec entretien téléphonique Macron-Sansal, précisions)

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a gracié mercredi l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis un an en Algérie sur fond de vives tensions avec la France, à la demande de son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier.

Cette mesure de grâce est le fruit d'une "coopération fructueuse avec l'Allemagne depuis plusieurs mois" et "d'une méthode faite de respect, de calme et d'exigence", a déclaré Emmanuel Macron en marge d'un discours sur la stratégie spatiale à Toulouse.

"Nous avons travaillé en transparence avec nos amis allemands comme tiers de confiance et je remercie sincèrement le président Steinmeier de s'être rendu disponible", a ajouté le chef de l'Etat français, qui a également remercié le président algérien pour ce "geste d'humanité".

L'Elysée a fait savoir en début de soirée qu'Emmanuel Macron venait de s'entretenir par téléphone avec l'écrivain. Selon la présidence française, Frank-Walter Steinmeier a agi de sa propre initiative dans ce dossier.

Dans un communiqué, la présidence algérienne a déclaré qu'Abdelmadjid Tebboune avait reçu lundi "une demande de grâce pour Boualem Sansal de la part de Frank-Walter Steinmeier" et y avait "répondu favorablement".

"L'Etat allemand se chargera du transfert et des soins de la personne concernée", ajoute le communiqué.

Boualem Sansal, âgé de 81 ans et atteint d'un cancer, avait été arrêté en novembre 2024 à Alger en pleine crise diplomatique entre la France et l'Algérie après la reconnaissance par Paris de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

En juillet, sa condamnation à cinq ans de prison pour "atteinte à l'intégrité du territoire algérien" avait été confirmée en appel.

La France a dénoncé à plusieurs reprises la condamnation de Boualem Sansal, connu pour son attitude critique tant vis-à-vis des islamistes que du gouvernement algérien.

Saluant sa libération, Emmanuel Macron s'est dit "évidemment disponible pour échanger avec [son homologue algérien] sur l'ensemble des sujets d'intérêt pour nos deux pays".

"Nous pensons aussi à notre compatriote Christophe Gleizes", a ajouté le président français, en référence au journaliste

condamné

à sept ans de prison ferme par la justice algérienne en juin dernier.

La libération de Boualem Sansal est "un élément important pour la reprise d'un dialogue, que nous allons organiser", a déclaré l'Elysée.

(Rédigé par Blandine Hénault et Jean-Stéphane Brosse, avec la contribution d'Elizabeth Pineau)

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