
( AFP / STEFANI REYNOLDS )
Entre le réchauffement climatique, la flambée des prix et la guerre en Ukraine, les experts prévoient une sombre année 2023. Pour certains, le monde n'a pas connu de situation aussi compliquée depuis la Seconde Guerre mondiale.
2022 restera l'année des "polycrises" . L'expression popularisée par l'historien Adam Tooze décrit des chocs hétérogènes qui interagissent, rendant l'ensemble accablant.
Ces chocs "ont augmenté depuis le début du siècle", avec la crise financière de 2008, celle des dettes souveraines, la pandémie, la crise énergétique, souligne auprès de l'AFP Roel Beetsma, professeur d'économie à l'université d'Amsterdam. Pour lui, le monde "n'a pas connu une situation aussi compliquée depuis la Deuxième Guerre mondiale".
Alors que l'inflation devait être une simple transition liée à la reprise de l'économie post-Covid, le conflit Russo-Ukrainien et la flambée de l'énergie ont rebattu les cartes.
L'inflation a toutefois commencé à ralentir, à 10% en novembre en zone euro et à 6% en octobre aux États-Unis.
Toutefois, elle devrait atteindre 8% au quatrième trimestre dans les grands pays développés et émergents du G20, avant de retomber à 5,5% en 2023 et 2024, selon l'OCDE. Pour en sortir, l'organisation préconise des aides plus ciblées, notamment en France et en Allemagne. Comme d'autres, les deux pays ont dû rouvrir le carnet de chèques pour aider les ménages et les entreprises.
Une petite hausse pour la Banque centrale européenne, mais pas de miracle
Avant tout mandatés pour préserver la stabilité des prix, les banquiers centraux ont presque tous repris le chemin des hausses de taux d'intérêt.
Mais cette stratégie plombe un peu plus l'économie en renchérissant les conditions d'emprunt des ménages et des entreprises. Idem pour les Etats, plus endettés depuis la crise financière et la pandémie, et pour certains désormais menacés d'instabilité voire de défaut de paiement.
Une lueur d'espoir est venue des États-Unis: Jerome Powell, le patron de la banque centrale américaine (Fed) a déclaré que ses taux pourraient être remontés moins fortement en décembre, tout en avertissant qu'ils pourraient rester élevés "pendant un certain temps".
De son côté, la Banque centrale européenne voit une nouvelle hausse acquise en décembre, mais probablement moins forte qu'en octobre.
La pire des crises pourrait être celle du climat
Sur toute la zone euro, un premier trimestre particulièrement difficile, et une stagnation sur l'année sont attendus. Parallèlement la consommation et la production manufacturière chinoise ont pâti de la stratégie de lutte contre le Covid, et les exportations sont plombées par le ralentissement mondial.
Mais "la pire des crises, qui se déroule au ralenti, c'est la crise climatique", affirme Roel Beetsma.
La difficulté des États à gérer la flambée des prix de l'énergie a aussi traduit leur lenteur dans la transition. "Si nous n'en faisons pas assez, cela nous frappera à une échelle jamais vue", pense Roel Beetsma.
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