Rétablir l'ordre en France "n'est pas le problème des magistrats" ou du garde des Sceaux, a estimé Bruno Retailleau, qui estime que cela passera par un durcissement de la loi.

Rachida Dati, Didier Migaud, Emmanuel Macron et Bruno Retailleau à Paris, le 23 septembre 2024. ( POOL / CHRISTOPHE ENA )
D'un côté, un ministre de l'Intérieur tenant d'une droite dure. De l'autre, un ministre de la Justice issu du Parti socialiste. Au centre, le sempiternel débat sur le laxisme supposé de la Justice et la non application des peines. Bruno Retailleau et Didier Migaud se sont engagés, dès le premier jour à leur poste, dans un bras de fer autour de la "fermeté" et le rétablissement de l'ordre.
Le nouveau locataire de la place Beauvau, Bruno Retailleau, a demandé mardi 24 septembre sur CNews et Europe 1 à des "modifications législatives" pour mettre un terme à ce qu'il considère comme "un droit à l'inexécution des peines" en France.
La veille, le nouveau garde des Sceaux, Didier Migaud, avait estimé sur France 2 qu'"il (Bruno Retailleau) doit savoir que la justice est indépendante dans notre pays et que c'est quelque chose qui est essentiel dans une démocratie". "Il faut redonner confiance, justement, aux citoyens dans leurs institutions, dans la justice aussi parce qu' il y a le sentiment parfois que la justice est lente ou ne condamne pas suffisamment , (mais) ça n'est pas toujours exact", avait-il affirmé.
"Je dois moi aussi montrer de l'autorité, de la fermeté, faire en sorte qu'il n'y ait pas d'impunité, mais tout en faisant en sorte que l'État de droit soit respecté, que les procédures soient respectées", avait-il encore dit.
Interrogé sur ces propos, Bruno Retailleau a rétorqué mardi matin : "L'indépendance des juges, oui, mais il y a la souveraineté du Parlement et du peuple français à travers les lois que le Parlement peut voter".
"Il faut changer les textes"
"Ce n'est pas le problème des magistrats en tant que tel, c'est pas le problème du garde des Sceaux en tant que tel, c'est le problème des textes qu'il faut changer ", selon le ministre de l'Intérieur, qui a cité la justice des mineurs. "Je pense qu'il doit y avoir des modifications législatives", a-t-il martelé.
"Ce qui doit nous inspirer c'est la feuille de route du Premier ministre. Voulons-nous oui ou non avoir des résultats au-delà des discours ? Nous voulons avoir des résultats en matière de fermeté et de rétablissement de l'ordre républicain" , a-t-il poursuivi, affirmant qu'"on a malheureusement élaboré en France une sorte de droit à l'inexécution des peines".
"Il y a des parcours de jeunes qui ont été enfermés dans des parcours de violence, de délinquance... Qui ont vingt, trente, voire même plus d'antécédents. En réalité, en les enfermant dans ces parcours de violence, on attend l'ultime extrémité pour pouvoir les condamner", a-t-il développé. "Je pense qu'il faut inverser les choses : dès qu'il y a un délit sérieux, notamment atteinte à l'intégrité physique , il faut vraiment agir parce que sinon on les condamne, ces jeunes", a asséné le successeur de Gérald Darmanin.
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