Le parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert "trois fois plus de procédures en lien avec le contentieux jihadiste sur le premier semestre 2024" qu'au premier semestre 2023.

Olivier Christen à Paris, le 28 mars 2024. ( AFP / JULIEN DE ROSA )
La France connaît un résurgence de la menace terroriste sur l'ensemble de son territoire, mais les Jeux olympiques et paralympiques de Paris "ne font pas l'objet d'un ciblage spécifique par les organisations terroristes internationales", a assuré mardi 16 juillet le procureur national antiterroriste Olivier Christen.
"Nous sommes dans un climat de tension qui n'est pas nouveau, qu'on a senti monter depuis la fin 2023 et qui conduit aujourd'hui à avoir un contexte général important de menace terroriste", a-t-il développé sur France Inter .
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert "trois fois plus de procédures en lien avec le contentieux jihadiste sur le premier semestre 2024" qu'au premier semestre 2023, a indiqué Olivier Christen. Parmi ces procédures, deux concernent des "individus (qui) visaient plus spécifiquement cette période, une à Saint-Etienne et une autre à Paris", a-t-il rappelé.
Les JO, qui comment le 26 juillet, "ne font pas l'objet d'un ciblage spécifique par les organisations terroristes internationales" mais la "résonance médiatique" de l'événement en fait "forcément une cible et ce pour tous les segments idéologiques" , a expliqué Olivier Christen. La menace terroriste durant l'événement sportif concerne "l'ensemble du territoire, sur tous les lieux où il y aura des épreuves olympiques", a-t-il ajouté, assurant une "mobilisation" et "une capacité d'articulation" avec les autres juridictions en France.
L'État islamique "a repris des forces"
La "résurgence" de la menace terroriste "est liée à la fois à la reconfiguration de certaines organisations terroristes importantes, notamment l'État islamique qui s'est relocalisé et qui a notamment repris ainsi des forces, et une capacité de diffusion de propagande particulièrement importante qui cible (...) notamment les jeunes", a-t-il détaillé.
Le nombre de mineurs dans les procédures antiterroristes est "un phénomène (...) relativement nouveau" et en "très forte augmentation", a observé le procureur. "Nous avons 14 mineurs qui ont été mis en examen depuis le début de l'année quand il y en a eu 15 sur toute l'année 2023" et "deux à trois par an" auparavant. Ces mineurs mis en cause "se sont inscrits dans des projets qui commencent à être très construits de passage à l'acte soit tout seuls (...) soit en lien avec d'autres" personnes, a-t-il assuré.
Le contexte géopolitique international est une autre raison de la "résurgence" de la menace terroriste, a-t-il précisé, citant l'Afghanistan et le Moyen-Orient.
"Si on veut avoir un risque sécuritaire maîtrisé et contrôlé et (...) dans le contexte" actuel, "il est indispensable de mettre en place les mesures utilisées", a-t-il avancé pour justifier les 3.500 personnes écartées car représentant selon les autorités une menace sur la sécurité de l'événement.
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