Disparues des rayons depuis plusieurs mois, les célèbres pastilles à la réglisse ont vu leur production être stoppée par leur propriétaire, le groupe Perfetti Van Melle. Rémy Groussard, patron des Ateliers de Tonton Pierrot, se porte volontaire pour la reprendre.
Les petites boîtes rondes jaunes vont-elles renaître ? Depuis plusieurs mois, les iconiques Cachou Lajaunie sont introuvables dans les magasins, au grand désarroi des amateurs de ces pastilles de réglisse inventées en 1880 à Toulouse. Le Figaro révélait le 5 septembre dernier que leur propriétaire, le groupe italo-néerlandais Perfetti Van Melle, avait pris «la décision d’arrêter la production et la distribution de la marque» en raison d’une «demande en déclin» . Cette annonce avait suscité un certain émoi. Une pétition lancée début septembre pour «sauver» le Cachou a déjà recueilli plus de 20.000 signatures, ses auteurs dénonçant la disparition d’ «une partie de notre patrimoine gourmand et industriel» .
Face à cette situation, un entrepreneur héraultais veut tenter sa chance. « Ce que j’aimerais, c’est que Perfetti tende l’oreille. Qu’ils me contactent !» , lance Rémy Groussard, gérant des Ateliers de Tonton Pierrot, une confiserie familiale basée à Graissessac (Hérault). «On est présents dans environ 60.000 points de vente et je pense pouvoir utiliser ces portes d’entrée là pour intégrer un nouveau produit qui pourrait être Cachou Lajaunie» , explique-t-il.
Pour lui, le bonbon noir est bien plus qu’une simple confiserie : «Il y a des marques en France qui représentent un savoir-faire. Cachou Lajaunie en fait partie. Elle possède une histoire intergénérationnelle et une résistance à l’épreuve du temps que beaucoup d’autres n’ont pas.» Le confiseur insiste sur la nécessité de préserver cette identité : «Ce qui sera important, si j’arrive à reprendre les Cachou Lajaunie, c’est de garder l’âme du produit, tout en modernisant son marketing . On dirait que leur publicité a 150 ans !»
Un pari entrepreneurial
Son entreprise, fondée en 1995 par son père et qu’il a reprise il y a trois ans, connaît une croissance régulière. «Dans la conjoncture actuelle, on voit disparaître des marques emblématiques. Carambar a été racheté, La Cure Gourmande s’est arrêtée… Si un entrepreneur comme moi ne se positionne pas aujourd’hui, le problème perdurera. Je veux apporter ma pierre à l’édifice.» Rémy Groussard assure avoir été approché par des salariés de la marque, mais pas encore directement par le groupe. «On sent que c’est un très grand groupe, un univers très éloigné d’une entreprise familiale. Mais les employés que j’ai pu avoir au téléphone sont bienveillants, ils me disent qu’ils vont en parler car ils veulent faire perdurer cette ligne de production » , confie-t-il. Contacté, le groupe Perfetti Van Melle (Mentos, Chupa Chups, Hollywood...) n’a pas répondu à nos sollicitations.
Au-delà de la dimension patrimoniale, le confiseur défend une vision entrepreneuriale : «Beaucoup me disent que Cachou Lajaunie est une marque dépassée, qu’il ne faut pas investir là-dedans, surtout en ce moment. Moi je pense le contraire. Être entrepreneur, c’est investir , prendre des risques, et préserver ce qui fait partie de notre histoire.»
S’il parvient à convaincre Perfetti Van Melle, il promet de maintenir la production en Occitanie et d’y donner un nouveau souffle : «Je voudrais lier ce produit à notre histoire locale, dans cette ancienne zone minière de Graissessac. Le côté noir du cachou se marie bien avec cet héritage » , insiste-t-il. Reste à savoir si la multinationale acceptera de céder la main. Pour les amateurs du Cachou Lajaunie, l’espoir d’un retour de la petite boîte jaune n’est pas totalement perdu.

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