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Israël poursuit son offensive à Rafah malgré les condamnations internationales
information fournie par Reuters 29/05/2024 à 07:36

Un site visé par des frappes israéliennes, à Rafah

Un site visé par des frappes israéliennes, à Rafah

par Nidal al-Mughrabi

L'armée israélienne a de nouveau pilonné mardi Rafah et pénétré pour la première fois dans le centre de la ville du sud de la bande de Gaza, ont rapporté des témoins, malgré les appels de la communauté internationale à cesser son offensive après la mort d'au moins 45 déplacés palestiniens dans un incendie déclenché par une frappe de l'Etat hébreu.

Les services d'urgence de Gaza ont déclaré que quatre chars avaient par ailleurs bombardé un campement à al Mawasi, une zone située le long du littoral au nord de Rafah où Israël avait conseillé aux civils de se réfugier.

Selon des responsables médicaux de l'enclave, 21 personnes ont été tuées dans ces bombardements. L'armée israélienne a démenti avoir visé le campement d'al Mawasi.

"Contrairement aux rapports de ces dernières heures, les FDI (Forces de défense israéliennes) n'ont pas frappé la zone humanitaire à al Mawasi", a écrit l'armée dans un communiqué.

L'incident survenu mardi à al Mawasi s'est produit dans une zone désignée par Israël comme une zone humanitaire, vers laquelle les civils palestiniens de plusieurs quartiers de la ville de Rafah ont été appelés à évacuer.

Des chars de Tsahal ont par ailleurs été aperçus mardi près de la mosquée al Awda, dans le centre de Gaza, selon les déclarations faites à Reuters par des témoins.

L'armée israélienne a indiqué poursuivre son opération dans la zone de Rafah sans faire de commentaire sur les informations faisant état d'avancées dans le centre de la ville.

INDIGNATION

L'inquiétude de la communauté internationale provoquée par l'offensive israélienne à Rafah s'est muée en indignation après qu'un bombardement israélien sur un campement de tentes de déplacés palestiniens a déclenché dimanche un incendie et fait 45 morts à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Israël, qui présente son offensive à Rafah comme une opération limitée visant à tuer les combattants du Hamas et à démanteler les infrastructures militaires du groupe armé palestinien, ignore les pressions de la communauté internationale dénonçant le risque de catastrophe humanitaire.

La Cour internationale de justice a ordonné vendredi à Israël de cesser immédiatement son offensive à Rafah, mais l'Etat hébreu estime que l'ordonnance rendue par le plus haut tribunal de l'Onu n'entrave pas le droit d'Israël à se défendre.

Selon des habitants, des bombardements ont encore visé le quartier de Tel al Sultan, théâtre de l'incendie meurtrier de dimanche dans un campement de tentes de déplacés, qualifié d'"accident tragique" par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Les obus de chars tombent partout à Tel al Sultan. De nombreuses familles ont fui leurs maisons dans l'ouest de Rafah qui a été bombardé toute la nuit", a déclaré un témoin joint par Reuters.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a de nouveau appelé mardi Israël à permettre "la livraison immédiate, sûre et sans entrave de l'aide humanitaire pour ceux qui en ont besoin".

Une partie de la jetée flottante construite par l'armée américaine au large de la bande de Gaza s'est rompue, probablement en raison des mauvaises conditions climatiques, ce qui l'a rendu temporairement inopérable, ont dit deux responsables américains.

L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu mardi l'existence d'un Etat palestinien indiquant vouloir accélérer, par cette initiative, les efforts pour parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui combattent dans la bande de Gaza.

L'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis tentent de nouveau de raviver les négociations visant à obtenir un cessez-le-feu et la libération des otages détenus par le Hamas, mais ces efforts ont été entravés par l'assaut israélien contre Rafah, a dit mardi la chaîne de télévision égyptienne Al Qahera News, affiliée à l'Etat, citant un haut responsable.

Plus d'un million de personnes ont fuit Rafah depuis le début de l'offensive israélienne, a rapporté mardi l'agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

CHARS

Israël a pris le contrôle au début du mois de mai du point de passage de Rafah, par lequel transitait une grande partie de l'aide humanitaire depuis le début de l'offensive lancée par Israël en réponse à l'attaque du Hamas le 7 octobre dernier.

Des témoins ont rapporté mardi des échanges de tirs entre soldats israéliens et combattants palestiniens à Zurub, qui domine la ville non loin du point de passage avec l'Egypte.

Selon des témoins du centre de Rafah, l'armée israélienne aurait apparemment amené dans la ville des blindés opérés à distance et qu'il ne semblait pas y avoir de personnel militaire ni à l'intérieur ni autour de ces véhicules. Un porte-parole de l'armée israélienne n'a pas immédiatement fait de commentaire.

L'armée israélienne a également indiqué avoir mené durant la nuit des opérations dans le "couloir de Philadelphie", étroite zone tampon de 14km de long entre le sud de la bande de Gaza et la frontière égyptienne.

Quelque 1.200 Israéliens ont été tués et 250 autres environ pris en otage lors des attaques du 7 octobre, selon les décomptes d'Israël. Plus de 36.000 Palestiniens, civils ou combattants, sont morts dans l'offensive lancée depuis cette date par Israël, selon les services de santé de l'enclave contrôlée par le Hamas.

(Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Blandine Hénault, Kate Entringer et Camille Raynaud)

12 commentaires

  • 29 mai 10:03

    Mig Les sanctions ne sont pas au programme. L'objectif de l'occident et du monde civilisé est de "déloger le hamas" et mettre en place une autorité loyale sans corruption pour envisager deux états reconnus et acceptés. Déplorons les morts de part et d'autres et laissons le temps agir


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