(Bilan actualisé §1 et 5, employé bulgare de l'Onu tué §8)
par Nidal al-Mughrabi
L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir lancé une nouvelle opération terrestre dans le centre et le sud de la bande de Gaza, après une deuxième journée de frappes aériennes sur l'enclave qui ont tué au moins 48 Palestiniens, selon des professionnels de santé locaux.
Les opérations terrestres ont étendu le contrôle d'Israël sur le corridor de Netzarim, qui traverse Gaza, et constituent une manœuvre "ciblée" visant à créer une zone tampon partielle entre le nord et le sud de l'enclave, a déclaré l'armée.
Ces nouvelles opérations interviennent au lendemain d'une série d'attaques meurtrières au cours desquelles plus de 400 personnes ont perdu la vie, ce qui représente l'un des bilans les plus lourds en une seule journée depuis le début du conflit.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré mardi qu'il avait ordonné la reprise des attaques parce que le Hamas avait rejeté les propositions visant à prolonger le cessez-le-feu jusqu'en avril.
Mercredi, les frappes israéliennes ont tué au moins 48 personnes à Gaza, ont dit les autorités hospitalières de l'enclave palestinienne dans le nord de laquelle Tsahal a repris ses bombardements et a annoncé avoir visé un site du Hamas.
Un ressortissant étranger a été tué et quatre autres ont été blessés lors d'une frappe aérienne israélienne mercredi sur le site du siège des Nations unies dans la ville de Gaza, a déclaré le ministère de la Santé de l'enclave.
"Il s'agissait d'une zone isolée, un engin explosif a été largué ou tiré et a explosé à l'intérieur du bâtiment, il ne s'agit pas d'un accident", a déclaré lors d'une conférence de presse à Bruxelles Jorge Moreira da Silva, directeur exécutif du Bureau des Nations unies pour les services d'appui aux projets.
A Sofia, le ministère bulgare des Affaires étrangères a annoncé qu'un de ses ressortissants travaillant pour les Nations unis à Gaza avait été tué mercredi.
L'armée israélienne a démenti plus tôt mercredi dans un communiqué avoir frappé un complexe des Nations unies dans la ville de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza.
Tsahal a en revanche confirmé des frappes sur un site du Hamas dans le nord de l'enclave, disant avoir détecté des préparatifs de tirs vers le territoire israélien.
"RETOUR EN ARRIÈRE DRAMATIQUE"
La marine israélienne a par ailleurs attaqué plusieurs bateaux soupçonnés de servir à des actes "terroristes" du Hamas et du Djihad islamique, a dit Tsahal. Des Palestiniens ont indiqué qu'un drone israélien avait ouvert le feu sur plusieurs bateaux de pêche au large de la ville de Gaza.
L'armée israélienne a largué des tracts sur des zones de Beït Hanoun et Khan Younès, dans le nord et le sud de la bande de Gaza, ordonnant aux habitants d'évacuer leurs logements et les avertissant qu'ils se trouvaient dans des "zones de combat dangereuses".
Israël et le Hamas s'accusent mutuellement d'avoir violé l'accord de cessez-le-feu signé le 19 janvier dernier, qui offrait un répit aux 2,3 millions d'habitants de Gaza après 17 mois de guerre qui ont réduit l'enclave à l'état de ruines.
Le président français Emmanuel Macron a qualifié mercredi de "retour en arrière dramatique" la reprise des combats lors d'une conférence de presse à l'Elysée avec le roi Abdallah de Jordanie, et a appelé à une cessation immédiate des hostilités afin que les négociations puissent reprendre.
"La reprise des frappes israéliennes hier malgré les efforts des médiateurs constitue un retour en arrière dramatique, dramatique pour les Palestiniens de Gaza à nouveau plongés dans la terreur des bombardements, dramatique pour les otages et leurs familles qui vivent dans le cauchemar de l'attente et de l'incertitude d'une libération que nous souhaitons plus que tout, dramatique pour la région tout entière (...)", a-t-il dit.
"Il faut que les hostilités cessent immédiatement et que les négociations reprennent de bonne foi sous les auspices américains à qui nous devions ce premier cessez-le-feu", a-t-il ajouté.
Le roi de Jordanie a également appelé mercredi au rétablissement du cessez-le-feu et à la reprise des flux d'aide humanitaire.
Le Hamas, qui détient toujours 59 des quelque 250 otages capturés en Israël lors de son attaque du 7 octobre 2023, a accusé l'Etat hébreu de compromettre les efforts des médiateurs pour négocier un accord permanent pour mettre fin aux combats.
(Reportage Nidal al-Mughrabi au Caire, avec la contribution de Jana Choukeir à Dubaï, Lili Bayer à Bruxelles, Rachel More à Berlin et John Irish et Bertrand Boucey à Paris ; version française Nicolas Delame et Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)
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