par Maayan Lubell
Le Parlement israélien a rejeté jeudi un vote préliminaire en vue de sa dissolution, a annoncé la Knesset dans un communiqué, après qu'un accord a été conclu sur un différend portant sur la conscription.
Le vote, qui aurait pu conduire à des élections anticipées susceptibles de faire tomber la coalition au pouvoir du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a été rejeté par 61 voix contre et 53 pour l'idée d'une autodissolution et de la convocation d'élections législatives anticipées.
La coalition au pouvoir dispose ainsi d'un délai supplémentaire pour résoudre sa pire crise politique et éviter un scrutin anticipé, qui serait le premier en Israël depuis le début de la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza.
Benjamin Netanyahu s'est efforcé de sortir de l'impasse dans laquelle se trouve sa coalition, née d'un projet du gouvernement sur la conscription militaire visant notamment à incorporer davantage de religieux dans les rangs de l'armée.
"Je suis heureux d'annoncer qu'après de longues discussions, nous sommes parvenus à un accord sur les principes sur lesquels le projet de loi sera basé", a déclaré Yuli Edelstein, membre de la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, dans un communiqué.
Les partis religieux de la coalition au pouvoir souhaitent une exemption des obligations militaires pour les étudiants juifs ultra-orthodoxes des écoles Yechiva, tandis que d'autres élus se prononcent pour la fin des exemptions de ce type.
Les exemptions ont toujours été un sujet brûlant en Israël mais elles ont pris une tournure particulière avec la guerre dans la bande Gaza dans un contexte d'importantes pertes par l'Etat hébreu sur le champ de bataille et d'une armée à bout de souffle qui a besoin de davantage de troupes.
Signe d'une impatience dans la crise politique actuelle, les partis de la coalition ultra-orthodoxe ont déclaré qu'ils voteraient avec les formations d'opposition en faveur de la dissolution de la Knesset et d'élections anticipées, dont la date n'est pas prévue avant la fin de l'année 2026.
"Il est plus que jamais urgent de remplacer le gouvernement de Benjamin Netanyahu, et plus particulièrement ce gouvernement toxique et nuisible", a déclaré Merav Michaeli, membre du parti travailliste d'opposition. "Il est urgent de mettre fin à la guerre à Gaza et de ramener tous les otages. Il est urgent de commencer à reconstruire et à guérir l'Etat d'Israël"
Plusieurs sondages donnent la coalition de Benjamin Netanyahu perdante en cas d'élections anticipées, les électeurs étant encore sous le choc de l'attaque du 7 octobre 2023 du Hamas, qui a montré un échec de la politique sécuritaire du gouvernement.
Vingt mois après le début des combats dans la bande de Gaza, le soutien de l'opinion publique à la guerre s'est affaibli. Plus de 400 soldats israéliens ont été tués au combat à Gaza, ce qui renforce la colère de nombreux Israéliens face aux demandes d'exemption des ultra-orthodoxes alors que le conflit est loin d'être terminé.
Les chefs religieux ultra-orthodoxes considèrent toutefois que le service militaire constitue une menace pour le mode de vie religieux strict des étudiants et que ceux-ci doivent se consacrer à plein temps à leurs études religieuses.
(Avec Enas Alashray; version française Camille Raynaud)
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